Succès pour les obligations municipales américaines séduisent les investisseurs

Tout comme le gouvernement fédéral américain, les États et municipalités des États-Unis émettront l'an prochain des montants record de dette sur les marchés. Confrontées à une baisse de leurs rentrées fiscales au moment où elles sont sollicitées pour relancer la machine économique, les collectivités locales devraient placer quelque 435 milliards de dollars d'obligations en 2010, selon Loop Capital Markets. Soit une hausse de près de 5 % par rapport à 2009, et 2 milliards de dollars de plus que le précédent record datant de 2007.Ces émissions seront notamment portées par le très grand succès rencontré par les « Build America Bonds » (BAB), ces nouveaux instruments de dette lancés en avril par l'administration Obama. Les États et municipalités américains devraient doubler leurs émissions de 64 milliards de dollars en 2009 à 130 milliards l'an prochain, alléchés par les conditions financières avantageuses proposées par le dispositif qui doit prendre fin au 31 décembre 2010.Inclus dans le plan de relance de 787 milliards de dollars voté au début de l'année, il prévoit une subvention fédérale de 35 % sur les intérêts payés par les collectivités qui émettent ces obligations, ces dernières devant en retour servir à financer des projets d'infrastructures, comme des routes ou des écoles. demande élargieLes intérêts perçus par l'investisseur sont de leur côté soumis à l'impôt sur le revenu. Le rendement initial demandé est donc supérieur à celui des traditionnelles obligations municipales « tax-exempt » non soumises à l'impôt, mais plus que compensé par les subventions de l'État américain, qui totaliseront 1,4 milliard de dollars en 2009. Selon Fidelity Investments, la Californie, un des premiers États à profiter du dispositif avec une émission de 5,3 milliards de dollars en avril, va ainsi économiser près de 1 milliard de frais financiers sur la durée de vie des obligations. Le dispositif BAB a par ailleurs permis de développer un marché de dette municipale à part entière auprès de nouveaux investisseurs, au côté de celui des obligations « tax-exempt ». « Les fonds de pension ne sont pas soumis à l'impôt, et ne sont donc pas traditionnellement des acquéreurs d'obligations exonérées d'impôt, qui offrent des rendements plus faibles que les obligations soumises aux taxes », souligne Fidelity Investments, qui mentionne également les fondations, et les investisseurs étrangers. Grâce à l'élargissement de la demande, les rendements des obligations municipales à 10 ans se sont détendus de 45 points de base depuis la mi-juin, contre seulement 15 points pour les bons du Trésor de même maturité.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.