Pris au dépourvu, les marchés obligataires européens trébuchent lourdement

Emmenés par l'Allemagne, les taux à 2 ans ont bondi de près de 20 points de base.
Copyright Reuters

Orientés à la hausse depuis plusieurs semaines, les taux des obligations d'État européennes à court terme ont vivement réagi au discours de Jean-Claude Trichet (voir ci-dessus). En annonçant un possible tour de vis lors de la prochaine réunion du Conseil de la BCE, son président a en effet fait grimper le taux des titres allemands à 2 ans, qui varie en sens inverse du prix, jusqu'à 1,756 %, son plus haut niveau depuis le 9 juin 2009.

Dans la roue des titres allemands, dont le taux progressait de 19 points de base en fin de journée à 1,74 %, les obligations à 2 ans des pays « coeur » ont-elles aussi dévissé, les taux français, autrichien, finlandais et néerlandais progressant de 18 à 20 points.

Les pressions inflationnistes à l'oeuvre depuis trois mois dans la zone euro avaient certes induit un large mouvement d'anticipation de hausse de taux des marchés depuis le début de l'année. Particulièrement sensibles aux hausses de taux d'intérêt directeurs, qui renchérissent le coût du crédit et déprécient par là même les titres de dette déjà en circulation, les taux à 2 ans allemand et français avaient ainsi grimpé jusqu'à jeudi matin d'environ 70 points de base. C'est dire si l'ampleur du bond effectué ce jeudi par les taux européens traduit la surprise des intervenants face au « timing » évoqué par Jean-Claude Trichet lors de la séance des questions-réponses.

Refinancement des états

Car au-delà de la lutte contre l'inflation, la BCE doit également composer avec les tensions toujours vivaces sur les marchés obligataires « périphériques », qui entravent le refinancement des États en difficulté budgétaire. Le taux à 2 ans espagnol a ainsi grimpé de 11 points de base, à 3,26 %, alors que Madrid a pourtant bouclé ce jeudi avec succès une émission à long terme de 3,8 milliards d'euros qui a attiré plus de 9,2 milliards de demande. Après avoir baissé de 21 points dans le sillage d'une information du quotidien « Diario », selon laquelle le déficit du Portugal pourrait être plus faible que les 4,6 % anticipés en 2011, le taux à 2 ans portugais se détendait de seulement 5 points de base en fin de journée, à 4,56 %. Davantage sensibles aux craintes inflationnistes, les taux à 10 ans se sont aussi tendus ce jeudi, le rendement à 10 ans portugais revenant se coller à 7,50 %.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.