« C'est la flexibilité du FESF qui doit être améliorée plus que sa taille »

Gilles Moec, codirecteur de la recherche économique chez Deutsche Bank
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Que peut faire la zone euro pour ramener un calme, même relatif, dans la zone euro ?

L'accord du 21 juillet doit être mis en pratique le plus vite possible, aussi bien concernant le nouveau plan d'aide grec que la capacité d'intervention du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Les marchés sont demandeurs de signes de coordination et de mutualisation au sein de la zone euro, et l'entame de discussions sur la mise en place « d'eurobonds » pourrait aussi avoir un impact positif. À court terme, seuls des achats de dettes italienne et espagnole auraient un effet durable.

La BCE a déçu ce jeudi à ce sujet. Comment peut-elle justifier une telle intervention ?

La Banque centrale européenne peut arguer du blocage de la transmission de sa politique monétaire. L'institution demeure réticente, en raison du risque de perte de crédibilité et d'aléa moral que supposent ces rachats. Il faudrait ainsi que l'Espagne et surtout l'Italie accélèrent leurs programmes d'austérité en signe de bonne volonté. Car la BCE n'agit pas par contrat contrairement au FESF, qui devrait reprendre à son compte ces interventions à la rentrée.

Les moyens du FESF sont-ils suffisants ?

La taille est un faux problème. Les 440 milliards d'euros, dont le FESF a été doté en juin, suffisent, et un accroissement serait même contre-productif. La dette italienne est de toute façon impossible à couvrir en cas de demande d'aide sans augmentation massive du FESF, dont les garanties apportées par les États pourraient coûter à la France son AAA. C'est la flexibilité du fonds qui doit être améliorée dans une « version 2.0 ». Plus le FESF est flexible dans ses choix d'investissement, moins il aura besoin de sommes importantes pour avoir un effet positif et durable. Ainsi, un plan ciblé d'aide à la recapitalisation des banques espagnoles d'environ 75 milliards d'euros serait tout aussi efficace pour rassurer les marchés qu'un plan complet de soutien à l'Espagne, qui mobiliserait 300 milliards.

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