La volonté politique, meilleure arme de la régulation

La présidence polonaise de l'UE sera cruciale pour faire avancer les projets de régulation du secteur financier.
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La Pologne ne connaît pas la crise, et elle a beaucoup de bonnes pratiques à partager avec ses voisins. C'est heureux, car les défis à relever ne manquent pas pour ce pays qui préside désormais l'Union européenne pour six mois. À commencer par l'endiguement de la crise économique et financière qui secoue l'Europe. Le forum Eurofi, réuni les 15 et 16 septembre à Wroclaw (Pologne), simultanément à l'Ecofin, a donné la parole aux intervenants du pays dans de nombreux débats. Pour le ministre des Finances polonais, Jacek Rostowski, « renforcer la stabilité et la sécurité du secteur financier européen constitue la priorité de la présidence polonaise ». Avant d'ajouter qu'une attention toute particulière sera portée à « la transparence du secteur et à la réduction du risque systémique, ainsi qu'à la prise de risque excessive ».

Différents chantiers liés à la régulation du secteur bancaire et financier sont en cours de finalisation et leurs mesures d'application sont actuellement en discussion au niveau européen. C'est notamment le cas de Bâle III pour les banques et de Solvabilité II pour les assureurs. Sous la présidence polonaise s'ouvriront aussi les négociations pour réviser la directive MiFID sur les marchés d'instruments financiers. Jacek Rostowski remarque d'ailleurs que, si la Pologne traverse relativement bien la crise, c'est parce que ses banques ont « une exposition limitée aux instruments de marché les plus sophistiqués dans leurs portefeuilles ».

La planète finance inquiète

Au-delà du calibrage du risque et des exigences de capital requis, c'est surtout l'entrée en application de ces nouvelles normes et leur impact sur l'économie réelle qui inquiètent le plus la planète finance (lire ci-dessus). Par ailleurs, nombreux ont été les intervenants aux débats de l'Eurofi, à exprimer leur attente forte de réponse de la part de l'Europe. Ils aspirent à plus de coordination, de coopération, d'harmonisation, bref, à plus d'Europe. Certains en ont ainsi appelé à la création d'un gouvernement économique pour l'Europe. « Mais comment permettre plus d'intégration dans l'Eurozone sans créer un fossé avec les pays qui n'en font pas partie ? », remarquait un intervenant polonais. Au final, les ténors de la finance européenne sont demandeurs d'une véritable solution politique à la crise. « La volonté politique peut faire plus que la régulation du secteur financier pour régler la crise dans l'Eurozone », affirmait un membre de l'Eurofi. Mais comme l'a déjà signifié la directrice du FMI, Christine Lagarde, « le temps de la démocratie n'est pas le temps des marchés ».

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