Crédit Mutuel Arkea se renforce dans le « private equity »

Avec la création d'Arkea Capital Partenaire, la banque prend le contre-pied de ses concurrents, qui réduisent la voilure dans le capital- investissement.
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Axa, Crédit Agricolegricole, Natixis, Allianz... Un nombre croissant d'établissements financiers se désengage de leurs activités de private equity, gourmandes en capitaux, pour se préparer aux futures réglementations Bâle III et Solvabilité II, relatives au renforcement des fonds propres des banques et des assureurs. À contre-courant de ce mouvement, le Crédit Mutuel Arkea, qui réunit les fédérations du Crédit Mutuel de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central, a lancé lundi sa filiale de... capital-investissement.

Baptisée Arkea Capital Partenaire et dotée de 400 millions d'euros, celle-ci investira des tickets de 10 à 70 millions dans des entreprises régionales de taille intermédiaire (voir infographie), afin de les accompagner dans leurs projets de développement et de transmission, durant 10 ou 15 ans, voire davantage. Actionnaire de long terme, Arkea Capital Partenaire n'en sera pas pour autant passif. La société d'investissement entend être « l'actionnaire financier de référence » des entreprises dans lesquelles elle investira, et siéger à leur conseil d'administration.

Fonds étrangers

L'objectif : « Contribuer au maintien des centres de décision économique dans nos régions », explique Jean-Pierre Denis, président du Crédit Mutuel Arkea. « La question de la transmission des entreprises est importante en Bretagne, où 17.500 sociétés devront changer de mains au cours des prochaines années. Ce qui risque de les faire tomber dans l'escarcelle de fonds étrangers, dont les intérêts ne correspondront peut-être pas à ceux de la région », renchérit Jean-Yves Le Drian, président de la Région Bretagne. Le premier investissement réalisé par Arkea Capital Partenaire porte d'ailleurs sur du capital-transmission : la société a acquis 25 % du groupe d'agroalimentaire Le Graët auprès de son PDG, Noël Le Graët (par ailleurs président de la Fédération française de football), lequel a passé la main à ses enfants, propriétaires du solde du capital. Une opération qui a permis le maintien de l'entreprise familiale en Bretagne, se réjouit Noël Le Graët.

Quant au Crédit Mutuel Arkea, son renforcement dans le private equity - où il était déjà présent mais pour des tickets de 10 millions au maximum - s'inscrit dans le développement de la clientèle professionnelle, « relais de croissance » du groupe, rappelle Jean-Pierre Denis. Certes, cette stratégie est « assez contre-intuitive » par rapport à Bâle III et Solvabilité II, reconnaît le dirigeant, mais « elle n'est pas paradoxale car nous ne souffrons pas d'une pénurie de fonds propres ». Si bien que la banque planche sur la création, prévue pour 2012, d'un fonds de LBO (leveraged buy-out : rachat par endettement), qui prendra des participations majoritaires dans des « small caps ».

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