BNP Paribas supprime 279 postes dans son métier gestion d'actifs

En deux jours, la banque de Baudouin Prot a annoncé 1.675 suppressions de postes.
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Après la banque de financement et d'investissement (lire « La Tribune » du 16 novembre), c'est au tour du métier de gestion d'actifs de BNP Paribas de faire les frais de la crise. Mais ce n'est qu'une demi-surprise puisque Baudoin Prot, directeur général de la banque, avait annoncé à l'occasion des résultats du troisième trimestre, que cette activité participerait à l'effort de réduction du bilan de la banque de 70 milliards d'euros. Traduction : 279 postes sur 3.700 dans le monde vont être supprimés chez BNP Paribas Investment Partners, le pôle qui regroupe les activités de gestion du groupe, comme l'a révélé L'Agefi. Dans le détail, il y aura 32 suppressions en Belgique, 91 en France, 32 aux Pays-Bas, 24 au Royaume-Uni et 47 dans les autres pays d'Europe et 53 dans le reste du monde. En deux jours, la banque de la rue d'Antin a donc annoncé 1.675 suppressions de postes.

Cette mesure, inévitable selon la direction, répond à un programme d'adaptation stratégique de BNPP IP pour tenir compte de la détérioration de l'environnement économique et financier. BNPP IP précise qu'il n'y aura pas de licenciements, de départs contraints et que les salariés visés bénéficieront d'un accompagnement à travers le plan de mobilité dans le groupe et qu'il s'agit de maîtriser les coûts de manière « socialement responsable ». Économiquement, l'impact de ce programme se traduirait par un gain de 50 millions d'euros d'ici à trois ans, avec un coefficient d'exploitation de 64 % en 2014.

Décollecte

Il est vrai que l'activité de gestion d'actifs traverse, au même titre que d'autres métiers, une période difficile. Sur les neuf premiers mois de l'année, BNPP IP a vu ses encours diminuer d'environ 9 % à 416 milliards d'euros, en raison d'un effet performance négatif et d'une forte décollecte sur l'ensemble des classes d'actifs et particulièrement dans les fonds monétaires. Ainsi, entre janvier et septembre, ce ne sont pas moins de 22,4 milliards qui sont sortis des fonds. L'objectif des 1.000 milliards d'euros d'ici à 2015 annoncé en mars 2010 paraît donc compromis. Il est vrai qu'en un an, l'environnement économique et financier a fortement changé. Si pour l'heure, BNPP IP n'a pas donné de précision sur ce plan d'adaptation, certaines activités sont déjà identifiées. C'est le cas de la filiale Overlay AM qui pourrait être intégrée dans BNPP IP, voir cédée. À l'inverse, BNPP IP mise beaucoup sur les pays émergents pour se développer et fonde de gros espoirs sur Theam, la structure née du rapprochement de Harewood AM et de Sigma un département de BNPP AM. Cette dernière gère aujourd'hui 50 milliards d'euros et vise les 100 milliards d'ici trois ans.

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