Banques européennes : 115 milliards à trouver avant juin 2012

Les banques allemandes voient leur besoin de capitaux plus que doublé à 13,1 milliards alors que celui des françaises diminue.
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La pression sur les banques ne se relâche pas. Après la mise sous surveillance de certaines banques européennes par Standard & Poor's jeudi matin, consécutive à celle des États de la zone euro, les mesures visant à renforcer le système bancaire sont tombées en fin d'après-midi. L'Autorité bancaire européenne (EBA) a réévalué à 114,7 milliards d'euros, les besoins en recapitalisation des 70 principales banques européennes. Au total, cette somme devrait leur permettre d'atteindre un ratio de fonds propres durs, « Core Tier 1 », de 9 % d'ici à fin juin 2012. Plus de peur que de mal car dans son ensemble, cette estimation n'a été que légèrement revue à la hausse par rapport à la précédente fin octobre : 106,4 milliards d'euros. L'EBA avait alors précisé qu'elle actualiserait ce chiffre en prenant en compte les dernières données disponibles sur l'exposition aux dettes souveraines des banques.

Principale surprise, les besoins pour les établissements allemands, même s'ils étaient attendus en hausse, ont plus que doublé, passant de 5,2 milliards d'euros fin octobre à 13,1 milliards. Commerzbank, sous le coup de rumeurs de nationalisation ces dernières semaines, voit ses besoins relevés de 2,9 à 5,3 milliards d'euros. Ils s'établissent à 3,2 milliards pour Deutsche Bank.

Facture relevée pour BPCE

Très exposées à la dette de leur pays, les banques grecques, avec 30 milliards d'euros de besoins en capital - montant inchangé par rapport à octobre devront certainement être nationalisées. Concernant les établissements italiens et espagnols, le chiffrage est resté sensiblement le même de, respectivement, 15,4 et 26,17 milliards d'euros.

Si elles se sont bien gardé d'excès de triomphalisme, les banques françaises s'en sortent bien. Particulièrement visées par l'alerte émise par Standard & Poor's mercredi car BNP Paribas, BPCE, Société Générale et Crédit Agricole ont été placées sous surveillance négative, elles voient néanmoins leurs besoins rabaissés de 8,8 à 7,9 milliards d'euros. Dans le détail, ils sont de 1,5 milliard d'euros pour BNP Paribas, de 3,7 milliards d'euros pour BPCE et de 2,1 milliards d'euros pour Société Généralecute; Générale. Seul le groupe BPCE voit sa facture relevée de 0,3 milliard. L'établissement a précisé que cet accroissement avait « d'ores et déjà été compensé par l'opération de rachat de titres super-subordonnés, réalisée le 28 octobre 2011 ». De son côté, BNP Paribas a rappelé avoir continué à diminuer la taille de son portefeuille entre fin septembre - date prise en compte par l'EBA - et la publication de ses résultats trimestriels fin octobre. « En réalité, les banques françaises sont davantage confrontées à un problème de liquidité, principalement en dollar, explique Christophe Nijdam, analyste chez Alpha Value. Mais avec les réductions annoncées des activités fortement consommatrices de liquidités, elles sont en passe de résoudre ce problème alors que la situation était encore critique le mois dernier ».

Mais il reste sceptique concernant la démarche de l'EBA. « Son erreur a été de demander aux banques une valorisation en valeur de marché de leurs obligations souveraines sans s'assurer qu'un outil, la Banque centrale Européenne ou le Fonds européen de stabilité financière (FESF), soit mis en place pour soutenir le prix de ces titres en les rachetant massivement sur le marché secondaire ».

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