Un pensionnaire de la Comédie française met en scène la Didone de Cavallli

Il n'y a pas que Purcell à avoir imaginé une oeuvre lyrique à partir de l'histoire de Didon et Enée. Le Théâtre des Champs Elysées nous permet de visiter cet opéra avec aux manettes un maître du genre : William Christie
© Pascal Gely

On ne compte plus les versions de Didon et Enée de Purcell ces dernières années. Pour le plus grand bonheur des « aficionados » de ce compositeur si riche et hétéroclite. D'autant qu'il a réussi là à condenser en une pièce brève et ciselée tous ses talents de narrateur inspiré. Le maître William Christie en personne a d'ailleurs dirigé une version de cet opéra à l'occasion du trentenaire de son orchestre en 2010. Plus originale est l'idée du Théâtre des Champs Elysées de programmer une Didone de Francesco Cavalli, élève de Monteverdi. et grand inspirateur de Lully et Alessandro Scarlatti. William Christie est à nouveau aux manettes avec les Arts Florissants.

Une trame quelque peu différente de celle retenue par Purcell

Représentée au printemps 1641 sur la scène du Théâtre San Cassiano de Venise, La Didone est due à la plume de Giovanni Francesco Busenello, le fameux librettiste du Couronnement de Poppée. Contrairement au choix dramatique très resserré du Didon de Purcell, celui de Cavalli couvre l'histoire d'Énée depuis la chute de Troie, le meurtre de son épouse par les Grecs et son départ sur ordre de Vénus. Malmené par la tempête, il va échouer à Carthage où règne Didon, vainement courtisée par le roi Iarba.
Manipulée par Vénus et Neptune, la reine africaine s'éprend d'Énée jusqu'au départ du Troyen ordonné par les dieux. Mais chez Busenello/Cavalli, Didon recouvre une raison obscurcie par les manigances amorales des divinités. Elle épousera Iarba et ne mettra pas fin à ses jours. Il existe deux versions de La Didone, l'une vénitienne (1641), l'autre napolitaine (1650). La première version est celle choisie par Les Arts Florissants.

Une mise en scène par un pensionnaire de la Comédie Française

Coproduite par le Théâtre des Champs-Élysées, le Théâtre de Caen et le Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg, cette version est mise en scène par Clément Hervieu-Léger, pensionnaire de la Comédie-Française. C'est la première mise en scène d'opéra pour cet acteur de trente-quatre ans, très remarqué pour sa Critique de l'École des femmes de Molière montée au Studio-Théâtre en 2011. Clément Hervieu-Léger a également été l'assistant de Patrice Chéreau (Così fan tutte, Tristan und Isolde). La distribution voit la prise de rôle d'Anna Bonitatibus en reine de Carthage et le premier Énée du ténor croate Kresimir Spicer.

La Didone de Francesco Cavalli
Théâtre des Champs Elysées
Jeudi 12, samedi 14, lundi 16, mercredi 18,
vendredi 20 avril 2012 à 19 heures 30
Prix des places : de 5 à 140 euros
Réservation : www.theatredeschampselysees.fr

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