La multiplication des multiples

Lithographies, gravures, eaux fortes et autres sérigraphies permettent de à un artiste de proposer ses œuvres en plusieurs exemplaires. Des techniques plus ou moins voisines pour des réalisations plus ou moins convaincantes. En étant sélectif, c'est l'occasion d'acquérir une œuvre à prix raisonnable.

Jusqu'au début du XXème siècle, les marchands d'art avaient coutume de préciser qu'un multiple était une oeuvre réalisée au delà de huit exemplaires plus quatre épreuves d'artistes. Avec le développement des techniques modernes et la démocratisation du marché, les professionnels classifient désormais tout multiple (ou estampe) comme une oeuvre tirée à un nombre défini d'exemplaires, numérotés et signés par un artiste qui reconnaît ainsi son travail. Ces ?uvres reprennent un même principe qui est de reproduire en série limitée (généralement de 50 à 300 exemplaires) un travail fait de la main de l'artiste ou sous sa gouverne. Seuls varient le procédé et le support utilisé pour recopier le motif original sur papier, puisque la soie (du grec seri), la pierre (litho) ou encore le bois et les métaux gravés peuvent être mis à contribution.

Si les eaux fortes et gravures, notamment anciennes, sont les plus recherchées, les autres techniques ont leurs amateurs: un quart des oeuvres vendues moins de 5.000 euros sont des estampes. Ceci est particulièrement vrai pour certains artistes actuels, autant adeptes du marketing que de l'art. En multipliant à l'infini les supports (papier, vélin, Japon,...) et les variantes (couleur, taille), ceux ci ont une production à deux vitesses. D'une part un travail personnel (plus ou moins: l'atelier de Jeff Koons comporte une cinquantaine de salariés), d'autre part une production industrieuse.

C'est par exemple le cas de Warhol et ses sérigraphies de Marylin (en dix couleurs) ou de Murakami et ses figurines mangas aux tailles variables, dont le marché regorge, à des prix allant de 100 à 15.000 euros. Même multiplications pour Picasso (65% des ventes aux enchères de cet artiste sont des estampes, souvent à plus de 50.000 euros) Lichtenstein, Arman, Lapique, Delaunay ou Gleizes (à partir de 1.500 euros). Le record du genre étant attribué à Dali dont plus d'un demi siècle de créativité et un intérêt commercial avisé ont rendu ses oeuvres accessibles au plus grand nombre (80% de ses adjudications à moins de 5.000 euros en 2008 selon Artprice). D'autant qu'il semblerait que l'artiste catalan ait signé nombre de supports (vierges à l'époque ) tirés post mortem.

Pour acquérir un multiple, il faut bien connaître l'oeuvre entière d'un artiste, si possible sa cote et surtout bien vérifier l'état de l'estampe convoitée, ni déchirée, ni jaunie (ne jamais l'exposer sous verre au soleil). La signature, généralement au crayon et dans la marge, doit être bien visible ainsi que le numéro de tirage (EA signifie épreuve d'artiste). En principe, plus il y a d'exemplaires (y compris sur d'autres supports), plus les prix devraient être raisonnables, ce qui n'est pas toujours le cas. Attention aux oeuvres non signées, ce sont souvent des affiches ou des reproductions sans grande valeur.

La plupart des ventes aux enchères d'art pictural moderne ou contemporain proposent des multiples, presque toujours en début de vacation. C'est le cas de plusieurs ventes en ce début de novembre, avant la saison d'oeuvres plus prestigieuses, mais beaucoup, beaucoup, plus chères.

- 30 octobre, Drouot Richelieu, www.millon-cornette-de-saint-cyr.com
- 3 novembre, Ront Point des Champs Elysées, www.artcurial.com
- 4 novembre, Drouot Richelieu, salle 7, www.auction.fr
- 6 novembre, Drouot Richelieu, salle 4, www.encheres.parisiennes.com

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Commentaire 1
à écrit le 02/12/2009 à 8:54
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je voudrer un cahier de math svp

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