Art naïf, art brut, peintures fraîches

L'art naïf demeure très accessible, plus que l'art brut. Deux expressions voisines, souvent réalisées par des autodidactes de la peinture : perspectives faussées, manque d'échelle, couleurs criardes, scènes de la vie quotidienne. Les amateurs sont des passionnés.

L?art naïf est le fait de peintres modestes qui, faute d?avoir maîtrisé la technique de base, représentent des personnages ou des paysages sans tenir compte de la perspective, ni de la taille des éléments. Comme, de plus, ces artistes utilisent couramment des couleurs  à-plat, la toile bigarrée ressemble parfois à une ?uvre enfantine maladroite.

Ces autodidactes du pinceau sont regroupés sous un vocable générique "naïf" et parfois en "écoles". Ainsi, on trouve les Haïtiens, les Yougoslaves, l?Ecole de Paris, la Nature touch américaine,? Si les grands noms restent rares (Douanier Rousseau, Grand Mama Moses, André Beauchant, Emma Stern, Ferdinand Cheval), les autres, très nombreux, fleurissent un peu partout.

Deux grands musées leur sont consacrés, à Laval (patrie d?Henri Rousseau) et à Nice (collection Jacobsky), ainsi qu'un festival printanier à Verneuil-sur-Avre (Eure). Si pour quelques rares signatures les prix dépassent les 10.000 euros, la plupart des toiles restent très accessibles, entre 750 et 5.000 euros.

L'art brut, terme inventé en 1945 par le peintre reconnu Jean Dubuffet, est une autre expression picturale basée sur la production d'oeuvres réalisées par des personnes non initiées à la culture artistique, hors des normes esthétiques habituelles, parfois d'autodidactes, souvent de malades psychiatriques, travaillant de manière spontanée. Ici encore quelques noms dominent avec des cotes dépassant les 10.000 euros: Aloïse Corbaz, Gaston Chaissac, Henry Darger, Augustin Lesage, Adolf Wölfi ou Carlo Zinelli. Mais la majorité des oeuvres d'autres artistes, moins recherchées, avoisine les 1.500 euros.

Tajan organise plusieurs fois dans l'année des ventes dédiées à ces des formes d'art. Celle du 9 mars comporte 160 lots très irréguliers, aux estimations souvent abordables, puisque quelques toiles, encres ou pastels sont affichés entre 300 et 2.000 euros. Plus notables pour l'art brut sont un crayon de couleur de Wölfi (40.000 euros), une gouache de Zinelli (15.000 euros), un feutre d'Aloïse (8.000 euros), une huile de Crépin (15.000 euros) ou une autre huile de Lesage (35.000 euros). Moins représenté dans cette vacation, l'art naïf est souligné, notamment, via une toile d'Amélie Parenteau (5.000 euros) ou quatre panneaux de Jean Fous (400 euros pièce).

- le 9 mars (15 h), Espace Tajan, 37 rue des Mathurins, 75009 Paris, renseignements: www.tajan.com
- du 10 avril au 16 mai : 6ème festival art naïf (15.000 oeuvres 150 artistes) à Verneuil sur Avre (Eure), renseignements : wwwmondialartnaif.com

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.