Mai 68 à l'affiche

Support de publicité ou de propagande, pour les nombreux collectionneurs souvent étrangers l'affiche est le témoin d'une période passée ou d'une thématique précise. Les amateurs recherchent les pièces originales. C'est le cas, notamment, pour celles qui évoquent mai 1968.
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Discret mais florissant : le marché des affiches est peu connu mais très actif, puisque rien qu'à Paris on dénombre une dizaine de galeries dédiées, autant de ventes aux enchères chaque année et de multiples propositions commerciales (plus ou moins authentiques) sur le web. Ce marché est aujourd'hui largement mondialisé, les Américains, Australiens, Japonais et Italiens étant les plus grands acheteurs, venant souvent se fournir en France où les prix restent raisonnables et les offres nombreuses.

Les spécialistes sont à la recherche d'affiches anciennes originales, à ne pas confondre avec les copies, les tirages ultérieurs ou les posters. Après 1960, la technique de l'impression a privilégié l'offset au détriment de la lithographie, la plus appréciée car déjà en usage à la fin du XIXème siècle. D'ailleurs ce n'est pas seulement le tirage qui fait le prix d'une affiche, mais sa rareté, son état de conservation, sa thématique et son authenticité. En sachant que tout ce qui date d'avant 1914 est rare et souvent abîmé.

Face au foisonnement des affiches, très nombreuses et souvent déclinées (format, couleur, langue,...), les collectionneurs se focalisent sur une époque, un style, un thème ou un artiste quand la majorité des acheteurs n'y trouvent qu'un intérêt décoratif. Si le music hall, le cinéma, le cirque, l'automobile, le tourisme et les alcools sont les thèmes les plus représentés, la mode actuelle se concentre notamment sur les affiches anciennes d'artistes, en particulier celles signées Toulouse-Lautrec, Mucha, Cheret ou Atché ou plus récentes de Colin, Mich, Villemot ou Savignac et sur celles qui ont fleuri ces murs qui ont eu la parole en mai 1968.

La vacation organisée par la SVV Camard - dont les connaissances expertes de Florence Camard sont particulièrement reconnues - met aux enchères près de 250 lots de toutes sortes. Parmi les affiches que les collectionneurs devraient se disputer, une "Jospeh Perrier" de 1932 par Stall (estimation 300 euros), une "Cinzano" 1952 par Colin (500 euros), une "Sang de Paris-Le Journal" de 1912 par Poulbot, une "Pôle Nord" de 1898 de Japhet (1.000 euros), une "Exposition de Hanoï" de 1902 par Vallet et quelques affiches de Mucha (de 800 à 2.000 euros), dont la plus chère est une "Moet et Chandon" 1899 (4.000 euros).

On trouve également une vingtaine d'affiches de mai 1968 recherchées par des collectionneurs babyboomers aujourd'hui plus aisés qu'au temps de leurs études, en particulier une "La chienlit" (800 euros), une "CRS à la matraque" (700 euros), une "Début d'une lutte prolongée" (650 euros) ou une "Je participe" (450 euros) issues de l'Aletlier populaire de l'Ecole des Beaux Arts de Paris.

D'autres affiches très variées complètent la vacation, entre 100 et 500 euros chaque.

Le 11 février, Paris-Drouot Richelieu, salle 7, renseignements : www.camardetassocies.com

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