
Ministre des Comptes publics, Eric Woerth n'est pas précisément un joyeux drille. Les jours de fête, il fait péter la Badoit. Maire de Chantilly, il n'a jamais rajouté de crème sur la tarte aux pommes, autant par principe que par tempérament. Pourquoi dépenser plus pour son dessert alors qu'on peut se faire plaisir en relisant le Code général des impôts au coin du feu, le soir en famille ?
Depuis quelques jours pourtant, voici que la glace a pris feu. Notre ministre impavide est désormais tout colère, brandissant sa mystérieuse liste de trois mille contribuables qui auraient fraudé le fisc français. Même Mme Woerth ne reconnaît plus son époux. La passion le pousse à des extrémités de langage inhabituelles : il menace les évadés fiscaux du feu de l'enfer s'ils ne se dénoncent pas. Qui sont ces trois mille mauvais citoyens qui préfèrent leurs bas de laine à leur patrie ? Comment le ministre a-t-il récupéré ces informations ? A-t-il même vraiment une liste, ou bien bluffe-t-il pour inciter les innombrables détenteurs de comptes bancaires en Suisse à renoncer à leur coupable commerce ?
Ceux qui posent cette question ne connaissent pas Eric Woerth. Un homme qui passe ses loisirs à escalader la façade de Bercy ne bluffe pas - tout simplement parce qu'il ne sait pas le faire. Que notre ministre fasse un mensonge délibéré est à peu près aussi crédible que Jeanne d'Arc jouant au strip-poker. Cette soudaine furie de la chasse à l'évadé fiscal, toute louable qu'elle soit, suscite quelques interrogations. Pourquoi s'en prendre seulement aux particuliers, et pas aux entreprises, celles qui utilisent les marges de la légalité pour ne payer que des clopinettes en impôt sur les bénéfices ?
L'administration Obama vient de lancer une offensive contre les montages fiscaux des multinationales, on aimerait voir le bras vengeur de M. Woerth s'abattre aussi de ce côté-là. Par pur souci d'équité. Equité encore, pourquoi ne pas être aussi drastique à l'encontre des paradis fiscaux britanniques - les îles anglo-normandes - et asiatiques - Singapour, Hong Kong - avec cette malheureuse Suisse, accablée ?
Enfin, il y a quelque abus à présenter l'action contre la fraude fiscale comme un chapitre de la lutte contre la crise financière : les deux sujets n'ont rigoureusement aucun lien. Les repris de justice fiscaux n'auront même pas la consolation d'?uvrer pour la "refondation du capitalisme" - leur malheur ne servira qu'à faire les fins de mois d'un Etat vorace et impécunieux.
PS: oui, FRAUDEURS - c'est dans le titre de l'article ! Donnez-vous la peine de lire avant de critiquer ! Avec votre aveu d'appartenance politique vous avez donné une [nouvelle] gifle à votre parti...
Malheureusement pour vous, vous portez les stigmates d'un gauchisme avancé... Que peut-on dire de votre argumentation et de vos conclusion sur le sujet? Pas grand chose, excepté qu'elles sont inexistantes!
Par contre je voulais vous remercier de m'avoir apporté vos lumières: je n'avais pas vu le mot "fraudeurs" dans le titre, mon dieu quel aveugle! En tout cas Merci monsieur de votre intervention et de l'apport de votre valeur ajoutée !!! (je suis mort de rire)
Bien à vous,
Marc B.