Les nouveaux horizons de la SNCF

Par Pierre-Angel Gay, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.

La SNCF a deux grands rendez-vous : la réforme du transport des marchandises et l'ouverture à la concurrence, le 13 décembre, du trafic voyageurs à l'international. Deux défis, deux révolutions même, à conduire dans une entreprise publique plutôt connue pour son immobilisme syndical et sa "gréviculture", et à mener de front dans un contexte politique radicalement nouveau.

S'il ne veut pas échouer, Guillaume Pepy, le président de l'entreprise publique, doit à la fois éviter le volontarisme du "marche ou crève" imposé par France Télécom à ses cadres, déconsidéré par une vague de suicides, et les crispations des élus locaux. Ceux-ci sont rendus particulièrement sourcilleux par l'actuelle réforme de La Poste, dont ils redoutent qu'elle ne néglige l'aménagement du territoire.

L'équation du patron de la SNCF ne s'annonce donc pas simple. Ce qui ne veut pas dire qu'elle est condamnée d'avance. Pour les syndicats, en effet, un simple rejet du plan fret serait compliqué à justifier. Ils appellent à la grève, bien sûr, la date est déjà fixée au 20 octobre. Mais ils savent aussi que l'Etat va consacrer 7 milliards d'euros (et la SNCF, 1 milliard) à une réforme ardemment voulue par les écologistes, puisqu'elle doit aboutir à un report du transport de marchandises de la route vers le rail, via de véritables autoroutes ferroviaires. Il ne s'agit donc pas d'une énième réforme, toutes ont avorté jusqu'ici, mais d'un vrai projet d'avenir.

Quant à l'ouverture à la concurrence du trafic voyageur international, peu prisé des organisations syndicales, on s'en doute, elle devrait être très progressive. Seul l'italien Trenitalia devrait être au rendez-vous de décembre, avec un aller-retour quotidien entre Milan et Paris. La SNCF a un peu de temps devant elle. Il serait donc dommage que le coût toujours plus élevé des péages qu'elle acquitte à Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire des infrastructures, vienne compromettre ces nouvelles ambitions.

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Commentaires 2
à écrit le 12/10/2009 à 20:38
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Une idée: puisque les cinglés du syndicalisme salarié se croient assez intelligents pour gérer le secteur du fret de la SNCF au mieux des intérêts.... des salariés (et des travailleuses comme dirait Arlette), demandons leur de nous soumettre un plan ...

à écrit le 12/10/2009 à 5:53
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Il suffit de regarder les chiffres (ferroviaire contre routier). Le transport ferroviaire restera très très très minoritaire même avec le plan évoqué ds l'article. Ca ne change donc pas les données du probleme (si tant est qu'il y en ait un...). Enco...

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