Choisir sa rigueur

Par Philippe Mabille, rédacteur en chef à La Tribune.
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Ralentissement de la croissance et austérité budgétaire font souvent bon ménage. Il est encore trop tôt pour dire si les mauvais nuages qui planent sur l'économie mondiale, aux Etats-Unis, en Europe, mais aussi au Japon et en Chine, signalent la fin de la reprise. Mais une chose est sûre : en Europe, comme en Amérique, le second semestre 2011 et l'année 2012 risquent d'être placés sous le signe de la rigueur.

Certains, comme les Grecs, n'ont pas le choix : c'est une question de survie, et le peuple gronde contre cette mise sous tutelle. Seul changement : le nouveau plan d'aide négocié par la troïka repose sur la confiance des banques, invitées à renouveler leur exposition sur la dette grecque, sur la base du volontariat. Un acte de foi dans la solidité de la solidarité européenne, qui fait de la Grèce la digue de la zone euro. D'autres pays ont encore le luxe de pouvoir choisir leur rigueur, ou plus exactement qui sera chargé de l'appliquer et de l'imposer aux opinions publiques. Les Portugais sont en train de voter pour décider qui, des socialistes ou des sociaux-démocrates (la droite), mettront leur pays à la diète.

La France sera confrontée au même dilemme en 2012, puis l'Espagne, l'Italie et... les Etats-Unis d'Obama. Car, même si les marchés et les agences de notation ont placé sous surveillance négative les dettes souveraines de tous les pays occidentaux, chacun des peuples concernés a encore le choix des armes dans la rigueur budgétaire inévitable qui va s'imposer à eux. Le mix entre économies dans les dépenses publiques et/ou hausse des impôts est, hélas, la seule liberté qu'il leur reste.

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