Données publiques : comment l'Open Data peut être un progrès démocratique

Parmi les nombreuses réformes entreprises depuis 2007 pour moderniser notre pays, il en est une, peut être moins emblématique, qui devrait pourtant retenir l'attention de chaque citoyen. En misant sur "l'open data, Nicolas Sarkozy et François Fillon viennent de faire un choix démocratique historique.
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Ce choix, c'est celui d'ouvrir largement, librement et gratuitement toutes les données publiques produites par les administrations et de les mettre à disposition de tous. Une ambition que porte Séverin Naudet et la mission Etalab, créée en février dernier par François Fillon, et ayant pour objectif la mise en ligne de la plateforme data.gouv.fr en décembre prochain. Plus qu'une simple décision politique, cet engagement sans retour participe à la nécessaire rénovation dont a besoin notre pays. Ses bienfaits pour la société et l'économie sont indéniables.

En premier lieu, l'ouverture des données permet de renforcer la transparence de l'Etat et contribue de ce fait à éclairer le débat public. Grâce à cet accès plus facile aux données publiques, chacun pourra se forger une position personnelle dorénavant éclairée de chiffres fiables et d'informations de qualité produits par nos services publics. Tout citoyen pourra dorénavant accéder librement, par exemple, aux données sur la qualité de l'air, sur la sécurité routière ou encore sur l'emploi métier par métier, produites par l'Etat. L'offre de données devrait aussi progressivement s'étoffer à mesure que les collectivités territoriales se saisissent de cet enjeu, comme certaines d'entre elles commencent à le faire.

Par ailleurs, en se mettant "à nu", l'Etat offre à ses citoyens les conditions d'une meilleure efficacité dans son fonctionnement. L'évaluation immédiate des citoyens enjoint nos gouvernants à se montrer plus responsables dans la gestion des deniers publics et dans l'optimisation de l'allocation de ses ressources. D'ailleurs, l'évaluation, par tous, des administrations, pour une plus grande efficacité, n'est pas une idée nouvelle en soi. Elle se trouve même au coeur de notre Pacte républicain puisque la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 prévoyait déjà que "la Société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration". Réjouissons-nous qu'Internet permette aujourd'hui de renouer avec cette exigence démocratique, et, face à l'attente constante des citoyens d'obtenir des comptes sur la gestion publique, d'apporter de nouveaux outils pour y répondre toujours mieux.

On aurait toutefois tort de limiter les bienfaits de l'Open data à la seule sphère publique. La réutilisation de ces données ouvre la voie à l'innovation et à un écosystème prometteur en termes de croissance et d'emplois. Ainsi libérées, les données pourront être exploitées par les entrepreneurs du Web afin de développer des services innovants et des applications utiles aux citoyens. La communauté de la recherche scientifique et le secteur de la presse pourront créer de nouveaux modèles, notamment en matière de science des données ou de journalisme de données par exemple. Les récentes études de la Commission européenne, qui estiment à 27 milliards d'euros le marché des activités liées à la réutilisation des données publiques au sein de l'Union, confirment un effet de levier indiscutable.

La société numérique appelle une gouvernance plus ouverte et plus transparente. C'est celle que le Gouvernement met en oeuvre avec l'ouverture des données publiques. Au delà d'une avancée technologique, ce choix de politique publique est un véritable outil numérique au service de la transparence de l'Etat.

Nicolas Sarkozy le rappelait dès 2003, "il faut inverser la logique : ce n'est plus au citoyen de venir vers l'administration mais bel et bien à l'administration d'aller vers lui". C'est tout le sens de l'action que je mène depuis 2007 en faveur de l'amélioration de la qualité des services publics en ligne. C'est aussi l'objectif des propositions formulées hier par la majorité à l'occasion de la Convention numérique de l'UMP. C'est enfin l'enjeu de notre ambitieuse politique d'ouverture des données publiques. Libres, gratuites et réutilisables par tous, elles renforcent le débat démocratique et nourrissent l'inventivité de la société civile, pour des services publics plus efficaces, une administration plus responsable, et une démocratie plus exemplaire.

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Commentaires 2
à écrit le 29/06/2011 à 14:44
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Si je comprends bien, l'ouverture des données publiques est donc un projet politique pour faire ré-elire l'UMP en 2012?

à écrit le 29/06/2011 à 11:33
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Bel objectif, mais n'est-il pas contraire aux intentions de l'agence pour le patrimoine immatériel de l'Etat qui ne rêve que de vendre ces données ?

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