Silence, la planète se réchauffe

Par Eric Benhamou, éditorialiste à La Tribune.
Copyright Reuters

La conférence de Durban sur le changement climatique s'ouvre donc dans l'indifférence générale. C'est pourtant un sommet capital qui doit définir "l'après-protocole de Kyoto ", dont la première phase s'achève à la fin 2012. Après, rien ! Pas le moindre texte, pas la moindre idée sur l'avenir de ce protocole, négocié en 1997 et mis en oeuvre depuis 2005, et surtout... pas la moindre dramaturgie orchestrée par les puissants de ce monde.

D'ailleurs, aucun chef d'Etat ou de gouvernement du G20 aura cru bon de faire le déplacement, à l'exception de Jacob Zuma, président du pays hôte, l'Afrique du Sud. Le temps de Copenhague en 2009 paraît déjà si loin. Tout comme le discours alarmiste de Nicolas Sarkozy sur les conséquences "catastrophiques " d'un échec. Ce désintérêt apparent du politique n'est cependant pas une si mauvaise nouvelle en soi. L'extraordinaire surenchère médiatique qui avait précédé le sommet de 2009 a sans doute beaucoup contribué à son échec. Le processus visant à limiter les émissions de CO2 s'essouffle. C'est un fait.

Mais aujourd'hui, personne n'est en mesure de reprendre le leadership, comme l'Europe avait pu le faire. Engluée dans la crise financière, l'Europe a perdu beaucoup de sa crédibilité. Les États-Unis ? Ils entrent en campagne présidentielle. La Chine gagne du temps, l'Inde demande toujours des comptes aux Occidentaux, le Brésil joue solo et l'Afrique n'est pas prête. Alors, plutôt que de risquer une nouvelle désillusion, l'heure serait plutôt à la diplomatie pour préparer un après-Kyoto réaliste et donc efficace. La discrétion vaut parfois plus que mille discours.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 11/12/2011 à 21:44
Signaler
Actuellement, c'est plutot l'economie qui chauffe!

à écrit le 11/12/2011 à 21:42
Signaler
Actuellement, c'est plutot l'economie qui chauffe!

à écrit le 29/11/2011 à 10:32
Signaler
A quand un après-Kyoto qui annonce une réalité vraiment "réaliste" qui consiste à dire que le réchauffement de la planète est directement proportionnel au nombre d'habitants de la planète ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.