G20 : The Big marchandage

Ce week-end à Londres, les grands argentiers du G 20 ont négocié sur les nouvelles règles du jeu de la finance mondiale. Pas d'accord, quelques petits progrès. Pour le sommet des chefs d'Etat de Pittsburgh, à la fin du mois, Christine Lagarde prévoit, dans « La Tribune » des négociations « tendues »...

Oui, le grand marchandage a commencé. Et c'est ce que l'on comprend, dans l'interview de Christine Lagarde. Ce grand marchandage devrait durer jusqu'au week-end des 24 et 25 septembre, jusqu'à la réunion de Pittsburgh aux Etats-Unis, quand Obama, Hu Jintao, Sarkozy, Merkel et les autres, quand les chefs d'Etat et de gouvernement se retrouveront.

L'objectif de ce G20, c'est, après celui du 2 avril dernier de Londres, de fixer de nouvelles règles du jeu à la finance mondiale, des règles communes à tous. C'est de tout faire pour qu'une crise comme celle ces subprimes ne se reproduise pas.


Chacun a sa vision des changements à apporter, des nouvelles règles à partager...

Bien sûr. Dans ce genre de grandes négociations internationales, c'est à chaque fois la même chose : chacun y va de sa proposition. Grosso modo, les Européens veulent plafonner les bonus, les primes des traders. Les Américains veulent eux d'abord des banques plus solides, leur imposer donc des exigences en matière de fonds propres plus sévères. Les pays émergents enfin, la Chine, l'Inde et les autres veulent avoir leur mot à dire au FMI ; ils y veulent une répartition du pouvoir plus juste, correspondant mieux au nouveaux rapports de force économiques.

Dans cette bataille, chacun fait semblant d'y défendre des grands principes - l'équité, la justice, l'efficacité...

En réalité, chacun défend d'abord ses intérêts, ceux de ses banques. Exemple : des bonus plafonnés, les Américains n'en veulent pas. Pas principe officiellement. Parce que des bonus sans limite, en réalité, c'est l'une des forces de Wall Street. A l'inverse, plus de fonds propres, ce serait un handicap supplémentaire pour les banques européennes. Pas de naïveté, derrière les grands principes, ce sont les intérêts que chacun défend.

La finance va mieux. A quoi bon d'ailleurs lui imposer de nouvelles règles ?

C'est le risque aujourd'hui, la crainte de Paris aussi. Effectivement, la finance mondiale va un peu moins mal, beaucoup moins mal qu'il y a un an : la Bourse a repris des couleurs, les banques aussi. La rémission actuelle n'aide pas ceux qui militent pour de vraies réformes.

A quoi bon changer les règles du jeu, le système a réussi, avec ses règles anciennes, à surmonter l'épreuve.

A Londres ce week-end, on entendait un peu ce refrain. Disons quand même que les politiques, même les Américains, sont conscients qu'un retour au « business as usual », aux affaires comme avant, ce n'est guère possible. Entre les Etats-Unis, l'Europe et les pays émergents, le grand marchandage s'annonce donc difficile. Il ne doit pas conduire à l'abandon des réformes. Ce serait interrompre un traitement alors qu'il vient à peine de commencer, alors qu'il n'a pas encore vraiment mis fin à la maladie !

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