Grippe A, comme Arlésienne

« Grippe A : l'Etat en fait-il trop ? » Rappelez-vous, c'était la question cet été. Aujourd'hui, alors que l'épidémie semble refluer, l'opinion a sa réponse. C'est oui, beaucoup trop. N'a-t-on pas finalement dépensé trop d'argent... pour rien

Alors, oui, c'est sûr, on a d'ores et déjà dépensé beaucoup d'argent pour cette affaire. Des achats massifs de masques (1,9 milliard), de vaccins (33 millions de doses), de gels, une mobilisation sans pareil du système hospitalier, une multiplication des consultations médicales, une mise sous tension des entreprises sommées de préparer des plans de continuité de leur activité...

Roselyne Bachelot, la ministre de la santé, dit que la grippe A coûtera à l'Etat et à l'assurance maladie près de 1,5 milliard d'euros, 10 milliards de francs français. C'est sans doute le bas de la fourchette. Elle ne prend pas en compte les indemnités journalières que va devoir verser l'assurance maladie, les absences au travail non enregistrées, le stress provoqué par toutes ces campagnes anxiogènes...

1,5 milliard d'euros, voire plus, beaucoup plus, pour rien ?

Oui, c'est le sentiment qui monte dans l'opinion. La fameuse grippe, une simple grippette ! De plus en plus, les Français en sont convaincus. C'est là le problème du gouvernement. La grippe A, comme Arlésienne, ne passionne plus. Les sites qui informent à son sujet sont désertés ! C'est justement à ce moment là que le gouvernement veut  lancer sa grande campagne de vaccination.

Pour l'instant, la catastrophe annoncée n'a pas eu lieu. Mieux même, depuis la rentrée, la vague reflue ! La météo de ce début d'automne, clémente, a bien aidé. Alors, la fièvre baisse, les Français relâchent la garde et les polémiques montent. Sur l'efficacité des vaccins, sur leurs risques, sur le coût de tout cela. Le gouvernement a beau dire, avec les autorités sanitaires, que l'histoire n'est pas finie, que l'hiver n'est pas encore là, que la prochaine vague pourrait être redoutable, il a du mal à se faire entendre, à justifier tout l'argent qu'il a mobilisé dans cette affaire !

Tout cela, ça aura donné du travail aux labos pharmaceutiques, ça aura fait de l'activité !

Oui, aux labos, aux fabricants de gels et de masques, aux hôpitaux, aux médecins. Alors, oui, c'est tout à fait exact. Finalement, on peut d'ailleurs se demander si le plan de prévention contre la grippe A, ça n'est pas d'abord un pan important du plan de relance !

Ce plan a, c'est sûr, dopé l'activité : les fabricants de masques, de gels, de vaccins ont embauché à tour de bras. Ils font tourner leurs machines à plein pot. La grippe A a fait monter le PIB. On a là une bonne illustration des limites du Pib, du produit intérieur brut, de ce thermomètre, le principal, utilisé dans nos économies. Pour doper la croissance, rien de telle qu'une bonne épidémie ! On l'aura compris, entre

produit intérieur brut et bonheur intérieur brut, il n'y a pas photo, il y a un océan !

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