A quoi ressemblera le prochain Parlement européen...

Voilà qui devrait faire rapidement le tour des chancelleries. Le parlement européen issus des élections de juin devrait rester sensiblement le même que l'actuel en termes d'équilibres partisans, selon

l'étude de trois chercheurs britanniques

rendue publique aujourd'hui. Ce qui ne garantit pas, selon eux, la reconduction de l'actuel président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Côté français, les socialistes français perdraient 11 de leurs 31 sièges, dont 10 au profit du Nouveau Parti Anticapitaliste. Les 25 élus de l'UMP deviendraient la plus importante délégation française.

Que le Parti populaire européen reste dominant avec 249 sièges sur 736 contre 209 pour le Parti socialiste européen semble à première vue un bon point de départ pour la reconduction de José Manuel Barroso. Le président de l'exécutif, choisi par les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept, doit en effet être confirmé par les députés européens. Une victoire de la gauche compromettrait la candidature de José Manuel Barroso.

Cependant, les équilibres politiques au Parlement échappant à la logique binaire que connaissent la France et le Royaume-Uni, les conséquences de cette nouvelle composition sont tout sauf univoques. La "droite", si on y inclut le groupe des Libéraux et des souverainistes de l'UEN (Union for Europe of the Nations), disposerait certes d'une large majorité. Mais les souverainistes, par exemple, ne goûtent guère la politique de l'actuelle Commission. En 2005, José Manuel Barroso avait pu compter sur le soutien du PSE. Cette fois-ci, les socialistes sont divisés. Gordon Brown en Grande-Bretagne et José Luis Rodriguez Zapatero en Espagne l'ont assuré de leur soutien. Mais ce n'est pas le cas du PS français ou du SPD allemand qui soutiendrait bien l'eurodéputé Martin Schulz. Les chercheurs estiment ainsi que le candidat de la droite à la tête de l'exécutif aura besoin des élus libéraux pour passer. "Une coalition "progressiste" alternative, composée de libéraux, de socialistes, d'écologistes et de la gauche radicale pourrait bloquer la réélection de Barroso", écrivent les chercheurs.

Par ailleurs, la représentation de chaque pays devrait changer fortement. En France, l'UMP sortirait grande gagnante avec 25 élus contre 17 actuellement (alors même que le nombre total d'élus sera ramené de 785 à 736). Les socialistes, eux, perdraient 11 élus, alors que le NPA ferait une entrée en force avec 10 élus. L'étude ne prévoit pas un brillant avenir au MoDem qui devrait abandonner 5 de ses 11 sièges. Le poids des Français au sein du PSE serait fortement réduit, tandis que le PPE "deviendrait beaucoup moins Allemand et beaucoup plus Polonais", explique Simon Hix, professeur de sciences politiques à la London School of Economics et co-auteur de l'étude.

Il y a 10 ans, Simon Hix avait réalisé la première projection du futur parlement européen. "Nous nous étions basés uniquement sur les sondages. Le résultat était totalement faux", reconnaît-il. Depuis, la méthodologie s'est affinée. Elle repose sur d'autres paramètres : le parti au pouvoir, le cycle des élections, l'analyse des précédents scrutins. L'élection européenne reste déterminée par des paramètres nationaux. "Les gens utiliseront ces élections pour protester contre leur gouvernement et lui demander des comptes eu égard à la crise", insiste le chercheur. Et d'ajouter : "Tout le sens de cet exercice est d'amener les gens à y penser comme à une élection européenne".

F.A.

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