Bataille d'influence sur la régulation financière

Qui sera le prochain président ou la prochaine présidente de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement?

La régulation financière sera la grande affaire de la prochaine mandature. Français et Allemands, gouvernements, élus et lobbyistes confondus sont les premiers à l'annoncer. Parfois sur l'air du "on vous l'avait bien dit" (qu'il fallait plus de régulation). Le modèle britannique a failli, vive le modèle continental!

Fort bien. Sauf que s'il s'agit de gagner la bataille de l'influence sur les monceaux de législation que la Commission a commencé à enfourner dans le haut fourneau parlementaire, les choses sont assez mal engagées. Cf le choix du prochain président de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement.

Comme l'annonçait notre confrère de Libération Jean Quatremer le 7 juillet sur son

blog

, conservateurs du Parti populaire européen (PPE) et socialistes, les deux premiers groupes du Parlement européen, ont commencé par laisser filer la présidence de la Commission des affaires économiques et monétaires. Or la Commission Econ, qui était présidée ces dernières années par l'énergique eurodéputé socialiste Pervenche Bérès, est le laboratoire des compromis législatifs sur toute la régulation financière. Le président ou la présidente d'Econ ne peut certes pas amender les textes de ses petits bras. Mais il ou elle a tout de même une influence décisive sur l'ordre du jour et l'organisation des débats, sans compter qu'il ou elle est une sorte d'alter ego du Commissaire en charge des services financiers, ainsi que l'interlocuteur privilégié du président de la Banque centrale européenne. Cette influence s'est manifestée plus d'une fois au cours de la dernière mandature. Donc, premier couac : la présidence revient à un Libéral. Soit. Mais lequel?

En début de semaine le Britannique Andrew Duff tenait la corde. Problème : M. Duff bégaye ce qui peut être un réel handicap pour diriger des débats. C'est alors que le nom de l'Allemand Wolf Klinz, excellent francophone (et anglophone), diplomé de l'Insead, commence à circuler. A Paris et Francfort, on souffle. Mais voilà qu'aux dernières nouvelles une Britannique aurait repris l'avantage : Sharon Bowles, une spécialiste de la propriété intellectuelle, qui s'est montré extrêmement active et efficace lors de la dernière mandature. Après tout, les libéraux sont libres de présenter qui ils veulent.

Depuis, une légère brise de panique souffle sur le Continent. A tel point qu'aux dernières nouvelles, les membres PSE et PPE de la commission Econ pourraient, pour faire barrage à Mme Bowles lors du vote à bulletin secret pour l'élection de leur président (e) mercredi prochain à Strasbourg, mettre des bulletin "Klinz" dans l'urne au mépris des usages.

Verdict mercredi.

F.A.

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