Un "lobby" marin au sein du prochain parlement ?

Joe Borg, le commissaire européen en charge de la pêche et des affaires maritimes, a appelé à la création au sein du parlement européen d'une nouvelle "commission en charge des affaires maritimes et côtières".

Une commission des affaires maritimes et côtières, sur laquelle se précipiteraient, on peut l'imaginer, de nombreux élus (la moitié des Européens vivent à moins de 50 km d'une côte), créerait une sorte de forum interne au Parlement où ne manqueraient pas de s'affronter des intérêts parfois antagonistes. Mais elle fonctionnerait aussi comme une vitrine de la politique maritime et comme une sorte de lobby des régions côtières à l'intérieur de l'institution et face aux autres acteurs du jeu bruxellois. Elle pourrait s'avérer une arme de choix quand il s'agira par exemple de négocier la répartition des crédits des infrastructures de transport ou d'énergie ou encore d'allouer les ressources de la politique européenne de la recherche entre les grands domaines de recherche.

Sous la mandature qui vient de se terminer, le Parlement compte une commission à la pêche, à la présidence de laquelle l'eurodéputé français Philippe Morillon s'est distingué par sa discrétion ces 5 dernière années. Il est vrai que pour l'instant le Parlement n'est que consulté (ce qui changerait en cas d'adoption du traité de Lisbonne). Mais la sécurité maritime, par exemple, relève de la commission Transport, Energie et Industrie, de même que la promotion de l'énergie éolienne, qui devient une source de production majeure dans certaines régions côtières. Les problèmes de pollution, eux, relèvent de la commission Environnement et Protection des consommateurs, etc. Confier ces sujets à un groupe de députés spécialisés dans les affaires maritimes changerait la donne.

Constituées d'une petite quarantaine d'élus, les commissions sont en effet des organes clés au sein du Parlement. Elles sont le lieu où se cristallise leur position vis à vis des propositions de la Commission et des compromis entre Etats membres (au Conseil). Le texte adopté en commission donne généralement une idée précise de celui qui sera finalement adoptée. Il crée une réalité politique nouvelle à laquelle le Conseil des ministres ne peut se soustraire.

F.A., à Rome

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