"Il serait incompréhensible de s'opposer à la création de la première Bourse mondiale"

Le directeur général adjoint de Nyse Euronext estime que les experts de Bruxelles ont travaillé sur des bases erronées, ne se plaçant pas à l'échelle internationale.
Copyright Reuters

La Commission européenne semble émettre des doutes sur la pertinence du rapprochement entre Nyse Euronext et Deutsche Börse en matière de concurrence. Qu'en est-il ?

D'abord, je tiens à préciser que nous n'avons pas reçu de notification officielle à ce sujet de la part de la Commission européenne. Rien n'est encore joué et il est prématuré d'enterrer ce projet. Nous sommes en contact permanent avec les différents experts et commissaires et nous avons jusqu'au 9 février pour faire entendre et comprendre notre raisonnement.

Quelle est véritablement la pierre d'achoppement ?

Les experts chargés d'évaluer notre poids sur les différents marchés dérivés après la fusion ont fait leur analyse en se basant sur des données erronées. Ils ont pris comme référence le marché européen des dérivés alors que celui-ci est désormais mondial. De plus, ils ne prennent en compte que les dérivés négociés sur les marchés réglementés. Il faut également prendre en compte les transactions du gré à gré pour appréhender ce marché dans sa globalité. En ne prenant en considération que le seul marché européen, nous pourrions probablement être perçus comme dominants mais à l'échelle mondiale, c'est loin d'être le cas. C'est cette idée que nous allons défendre jusqu'au bout.

Pourquoi ont-ils travaillé sur ces bases ?

Les consultations de marché menées par la Commission européenne ont concerné plusieurs types d'interlocuteurs et notamment nos concurrents directs... Ils ont également interrogé de nombreuses banques qui sont à la fois nos clients et concurrents, et elles s'opposent évidemment à notre projet.

Envisagez-vous de faire de nouvelles concessions pour convaincre les commissaires ?

Nous avons déjà proposé des concessions importantes en novembre et en décembre de manière à satisfaire les premières conclusions de la Commission Européenne. Celles-ci comprennent la cession d'une partie de notre activité options et contrats à terme sur actions individuelles, une ouverture sans précédent à Eurex, la filiale de compensation de Deutsche Börse et le plafonnement des commissions de bases perçues sur les contrats dérivés pendant trois ans. Nous n'irons pas plus loin car cela menacerait la logique industrielle de cette opération. Je tiens à souligner que de très nombreuses catégories d'interlocuteurs ? investisseurs, entreprises ou autorités morales ? soutiennent massivement notre projet?! Nous souhaitons que la Commission européenne les entende et partage cette vision.

Si ce "deal" venait à être rejeté, avez-vous pensé à une solution alternative??

Il faut d'abord bien comprendre que ce projet est un train en marche qui représente une opportunité historique pour l'Europe. Elle ne devrait ne pas le laisser passer?! En réunissant nos forces avec Deutsche Börse, nous construirons la première Bourse mondiale pour la négociation des actions, des produits dérivés, pour les activités post-négociation, technologiques, et également en empreinte géographique inégalée. La société issue de la fusion sera le lieu d'un dialogue permanent entre les régulateurs nationaux, et permettra de lutter efficacement contre l'opacité et la fragmentation des marchés, ces fléaux qui rongent les Bourses traditionnelles. Et, par ailleurs, un plus grand bassin de liquidité permettra une meilleure formation du prix pour le bénéfice des émetteurs et des investisseurs. Vous l'aurez compris, je trouverai dommageable et incompréhensible de s'opposer à la création d'un bloc puissant qui consolidera et donc renforcera l'Europe.

Etes-vous optimiste pour la suite des événements??

Comme je vous le disais, nous n'avons pour l'heure aucune indication tangible mais je ne peux pas accepter l'idée que l'on puisse passer à côté d'un projet impliquant de telles conséquences économiques et industrielles en faisant appel à des arguments étriqués et fallacieux. Il serait catastrophique que l'Europe manque l'occasion de se doter d'une compétitivité durable vis-à-vis des marchés émergents. Ce projet doit faire partie d'une nouvelle politique industrielle Européenne pour les marchés des capitaux. Nous avons encore quinze jours pour convaincre la Commission Européenne, et nous ne ménagerons pas nos efforts pour le faire.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 14/01/2012 à 16:19
Signaler
Il veut dire "Il serait incompréhensible de s'opposer aux doublement de mon prochain Bonus"

à écrit le 13/01/2012 à 17:58
Signaler
Cerutti "le bon samaritain "démontre en 2 phrases.le véritable objectif monopolistique et mondialiste ....".Ils ont également interrogé de nombreuses banques qui sont à la fois nos clients et concurrents, et elles s'opposent évidemment à notre projet...

à écrit le 13/01/2012 à 4:45
Signaler
une bourse de plus pour nous enfoncer encore plus dans le pouvoir de l'argent il faut réagir et arrêter ce genre de débilité

à écrit le 12/01/2012 à 22:24
Signaler
Il est évident qu'il faudrait circonstancier le shadow-banking... Ce monsieur est amusant ... au pire.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.