Gouverner !

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Le trouble est grand. Après plusieurs, l'affaire dite Cahuzac aurait fonctionné comme un révélateur. Du sommet de l'Etat aux conversations du 2.0, entre crise de moralité et d'autorité notre système semble tanguer dangereusement. Pourtant le Monde ne nous attends pas. Est-ce vraiment notre système démocratique qui est en panne ? Devons-nous dramatiser à ce point cet épisode ? La crise de confiance ne vient-elle pas d'ailleurs et les réponse aussi ?

L'idéologie de la transparence
Avec l'affaire Cahuzac nous aurions, tous, subitement plongé dans une crise de moralité. Et il serait urgent de nettoyer, de réguler, de faire transparence ! Dans ce retour à la une de l'idéologie de la transparence, il y a comme une dérive démagogique associée du politique et du médiatique qui consiste à dire au peuple ce qu'on pense qu'il attend et veut entendre. En particulier il faut déterminer et livrer le coupable. Il Faut un responsable. Pas besoin de procès. Nous nous associons dans un rapide jugement expiatoire. On se lave les mains, les corps et les esprits en jetant à la vindicte le coupable. C'est lui ! Et en plus il a avoué. Le tour est joué et plus jamais ça !
Mani pulite, mains propres ! Très bien, allons-y ! Mais qui a dit que nous voulions des saints en politique ? De l'honnêteté oui, de l'engagement oui, de la vérité oui, mais des hommes et des femmes avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs histoires aussi.

Un referendum mains propres?
Un referendum mains propres, une loi supplémentaire sur la moralité en politique ? On veut produire de l'unanimité. On va produire un écran de fumée supplémentaire. La démocratie n'est pas cela. La démocratie c'est produire du désaccord, du débat et de l'action. On va surtout continuer à ajouter du trouble. Encore généraliser le tous pourris ! Se salir collectivement encore davantage. Notre démocratie, ses textes, n'ont rien a envier aux autres. Il s'agit juste de la rendre plus fluide, plus accessible dans sa dimension élective et favoriser le renouvellement des élus !

Crise de l'autorité?

Non, nous répondent déjà certains, car il n'y aurait déjà plus de chefs ! C'est vrai que nous nous trouvons face à une autre crise, celle de l'autorité. Il y a comme une usure qui accentue la perte de confiance. Un Président de la République qui doute et flotte encore au bout de 10 mois entre difficultés à s'imposer au niveau européen mais aussi sur son propre territoire. Un premier ministre qui avoue se faire insulter par un de ses ministres. Un ancien Président de la République qui demeure mais davantage comme une référence de blocage au sein de son propre parti politique, l'UMP qui s'installe dans la division et la multiplication des ambitions. Au FN Marine Le Pen ne parvient pas tout à fait à dépasser la tutelle du père. Que dire de Jean-Luc Mélenchon et de son attelage incertain avec le Parti Communiste.
Du côté des médias, le paysage se modifie profondément entre affirmation du digital d'investigation, confirmation des chaînes de télévisions d'informations continues, retour des grandes messes télévisuelles et difficultés à se situer des quotidiens du papier voire de la radio comme valeurs référentes d'autorité.
Faut-il craindre cette perte généralisée d'autorité qui traverse nos champs politique et médiatique voire notre société et y-a-t-il une véritable crise de la moralité dans notre pays ?

Besoin d'actions
Au 2 questions nous osons répondre que non. Si transparence il nous faut, c'est bien celle des enjeux et des capacités. Quid du pouvoir politique national dans une crise mondiale ? Quelles réponses apporter ? Quels actes ? Avec qui ? Quand ? A quel rythme ? Il y a un besoin d'action, de résultats. Il nous faut quitter la gestion technicienne de la « boîte à outil ». Entre majorité et opposition, incarner une vision politique, créer des repères. S'engager, ne pas attendre que les vents soient meilleurs, inventer des solutions, cesser de s'interroger et gouverner pour éviter le scénario de l'enlisement à la Zapatero !

 

*Professeur associé à l'Université de Paris 1 la Sorbonne
Conseil en communication d'influence
Membre de la SEAP, Society of European Affairs Professionals

 

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Commentaires 7
à écrit le 10/04/2013 à 11:18
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Le Président est tel que ses propres amis le décrivaient pendant la campagne présidentielle : un incapable de gouverner la France !.Domage que les électeurs aient cru en ses promesses et ses mensonges Faut-il aussi rappeler que la démocrat...

à écrit le 08/04/2013 à 16:34
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ah bon ! vous pensez que nous sommes dans une démocratie . vous vous faites avoir mr le chroniqueur car vous en êtes très loin . nous sommes sous le joug d'une olligarchie ..je sais plus qui a dit " le suffrage universel ne me fait pas peur car il vo...

à écrit le 08/04/2013 à 16:20
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On a besoin d'une seule loi: Plus de cumul de mandat dans le temps et dans l'espace (on pourrait aller jusqu'a 2). Plus d'homme politique professionel et en 2014 pas aux callendse grecques. En parlant Grece je suis aussi pour une democratie a la greq...

à écrit le 08/04/2013 à 15:45
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Inventer une solution,oui il y en a une : ouvrir les fenêtres,baisser substantiellement les dépenses publiques , les impôts et les charges ,arrêter de faire peur avec des législations qui ne font que procurer de l'occupation à des fonctionnaires .Les...

à écrit le 08/04/2013 à 14:44
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Enquêtez ! Investiguez ! Si il y a bien une crise politique, il y a aussi une crise médiatique dont l'investigation se limité bientôt a un seul journal dont tout les autres dénoncent le manque de preuves pour finir par se retourner du jour en lendema...

à écrit le 08/04/2013 à 14:02
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A force de nous faire croire qu'on peut avoir des personnes compétentes gratuitement, voilà où en est arrivé la gauche ! flanby, DEMISSION !

à écrit le 08/04/2013 à 13:24
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La crise de confiance est là, le monde politique se fait élire sur des promesses qu'il n tient pas. Le pouvoir est à Bruxelles, c'est ce qu'il faut changer. Mélanchon est un homme nécessaire mais j'ai dépassé ce choix idéologue pour aller vers F ASSE...

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