Quand la génération Y joue la carte de la solidarité, via l'entreprise

Les salariés les plus jeunes se mobilisent de plus en plus pour des initiatives solidaires, à travers leur entreprise, comme on peut le voir avec le Téléthon. Les associations caritatives, humanitaires... profitent ainsi de nouvelles compétences. Par VIncent Chaudel, directeur de la communication, Kurt Salmon

Désimpliquée, zappeuse, peu investie dans son travail… on a beaucoup critiqué, et parfois peu compris, la génération Y. Pourtant, il est un domaine dans lequel elle se montre largement autant, sinon plus, engagée que ses aînés : celui des initiatives sociales et solidaires. Y compris lorsqu'elles sont à l'initiative de leur employeur.

 

Donner du sens à son travail : un moteur fort pour les salariés

 S'impliquer dans une cause au nom de son entreprise : l'idée, même en période de crise, suscite toujours une implication active des salariés, en particulier les mois de 40 ans. Notamment lorsque le choix de la cause à soutenir a été effectué en amont et en commun, en tenant compte de leurs suggestions. S'engager pour une cause à travers son entreprise aide à créer un sentiment de fierté, d'appartenance, et à faire collaborer ensemble des salariés qui se côtoient peu au quotidien.

C'est aussi le moyen, en interne comme en externe, de relayer et de démontrer cette notion de responsabilité sociale et citoyenne de l'entreprise, qui ne se contente pas de poursuivre des objectifs purement financiers, mais s'implique aussi dans le monde qui l'entoure. Un engagement qui, lorsqu'il est concret, permet de donner à la vie professionnelle un sens plus fort. Exactement ce que la génération Y déclare rechercher, à chaque fois qu'elle est interrogée sur ce qui pourrait la motiver dans son travail.

Donner une journée de travail à une cause humanitaire

Chez Kurt Salmon, où les salariés peuvent donner une journée de travail par an -le « Powerday »- à une cause humanitaire, c'est plus de 50% de l'effectif qui s'engage. Les associations soutenues Apprentis d'Auteuil, Autistes Sans Frontière, Croix Rouge… voient ensuite, très fréquemment, ces salariés revenir, à titre individuel cette fois. Pour offrir leur soutien de manière plus pérenne, au-delà de cette journée. Les missions exigent en effet une implication de long terme, qu'il s'agisse d'organiser un bric-à-brac, de défricher un espace labellisé, ou encore d'analyser la stratégie marketing d'une association, ou de réfléchir au développement d'une application mobile pour une autre.

 Les compétences, besoin majeur des associations

 La diversité de ces missions le montre : les besoins des associations changent de nature, ou plutôt se diversifient. Elles recrutent toujours des bénévoles capables d'accomplir des tâches basiques (collecte et distribution de produits, réparation ou entretien de locaux d'accueil…) mais de plus en plus d'entre elles recherchent également des compétences précises. Par exemple, les Restos du Cœur, dont la vingt-neuvième campagne vient de démarrer, accueillent toujours des bénévoles pour distribuer des repas.

Mais ils se déclarent également intéressés par des volontaires pouvant aider à la recherche de logement, d'emploi, ou encore à une meilleure gestion du budget familial. Au fur et à mesure que les besoins primaires se trouvent en partie satisfaits, les missions des associations se diversifient, et les attentes de leurs bénéficiaires aussi. Ces associations elles-mêmes, du fait de cet élargissement de leurs activités, recherchent des bénévoles capables de les aider dans leurs propres choix stratégiques, l'établissement de plans d'action ou leur gestion financière.

Une exigence de rapidité et d'efficacité

La solidarité évolue ainsi vers un type d'action concrète, rapide et efficace, mais aussi solide sur le long terme. Cette notion de rapidité et d'efficacité, de résultat tangible de leur action, fait également partie des attentes régulièrement exprimées par la génération Y.

Plus largement, on retrouve cette évolution au sein de toute la « filière » solidarité. Les associations se professionnalisent, se structurent, et s'attachent à toujours mieux démontrer l'efficacité de leurs actions. Il en va de leur pérennité, et de leur crédibilité : c'est à ce prix qu'elles conserveront la confiance des Français - en légère baisse cette année[1]. Des Français qui continuent à manifester leur envie de partage et de solidarité : le succès toujours renouvelé du Téléthon -dont la vingt-septième édition démarre aujourd'hui- en est la démonstration. Et dépasse largement, pour le coup, les aspirations de la seule Génération Y.

 

Vincent Chaudel, Kurt Salmon - Directeur de la communication

[1] D'après le baromètre 2013 du Comité de la Charte/ TNS, 52 % des Français font confiance aux associations humanitaires, contre 56 % l'année précédente. 

 

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Commentaire 1
à écrit le 08/12/2013 à 15:45
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Elles se professionnalisent etc .. "c'est à ce prix qu'elles conserveront la confiance des Français" Plus c'est professionnel, plus c'est hypocrite, plus des gens ont des intérêts divers et variés à faire perdurer leur "gagne pain". Personnell...

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