Campagne de Brousse : Le Macron nouveau est enfin arrivé !

CHRONIQUE. Ingénieur, éditeur, observateur attentif des sociétés, du monde et des gens, Jean Brousse, corrézien, bretteur de mots, a publié "Deux mois ferme", collection de ses chroniques quotidiennes du confinement. En cette année présidentielle, il tient dans La Tribune une revue de la crise politique et sanitaire, intitulée comme il se doit Campagne de... Brousse.
(Crédits : Jean Brousse LT)

Le Macron nouveau est enfin arrivé ! Et comme le beaujolais, on ne sait pas bien ce qu'il contient, mais on l'attend avec impatience. Ce qu'on sait maintenant, c'est qu'il sait, mais que ça n'est ni le lieu ni l'heure de le révéler. Il en va du choix du Premier ministre, comme sans doute de la résolution de la « crise » - aux accents de guerre - ukrainienne, de la refonte essentielle des mécaniques européennes, de la baisse inquiétante du pouvoir d'achat, des soucis d'approvisionnement énergétique, de la réforme des retraites. Dormez tranquille, braves gens, il sait, et nous informera en temps utile et en lieu choisi, pour notre plus grand confort. De quoi se plaint le peuple ?

Nouveau, le Macron ? Au moment où fuit son premier quinquennat, il ressemble terriblement à celui que nous avons appris à connaître pendant ces cinq dernières années. Entendons ses promesses, d'aucuns diraient qu'elles n'engagent que nous. Finalement, Macron fait du Macron, nous ne devions pas moins en attendre. Et ses entrechats n'émeuvent pas plus qu'ils le méritent les discussions du petit matin au café du village : Charles a fait un AVC, on restaure - il était temps - quelques routes, le club des « anciens » a aimé son escapade en Provence, l'été tente une percée, Tulle sera-t-il en Fédérale 1 l'année prochaine ? Robin des bois, Frère Tuck et PetitJean commentent à l'envi ces événements qui troublent le rythme intrépide d'une vie balisée.

Personne ne se préoccupe ici de la préparation des élections législatives. Bon, Jean-Luc Mélenchon ne bataillera pas dans cette campagne : pas besoin, il est tellement sûr de devenir le prochain Premier ministre. Eric Zemmour affronte avec audace le soleil de Cogolin. Les appareils centraux décident depuis leur Aventin des investitures, souvent bien peu respectueuses des enjeux du territoire. Les trahis, les délaissés, les frondeurs se rebiffent. « On se déteste, on se déchire ». La distribution des circonscriptions bat son plein, mais aucun parti, aucune « coalition » de quelque bord, quelque bancale qu'elle se dévoile ne propose - pour l'instant - un début de commencement de programme cohérent de législature devant l'indifférence consternée d'un électorat désabusé. La cinquième République est ainsi faite : le Président aura sa majorité. La seule incertitude réside encore dans les contours de la future opposition et donc la silhouette - déjà - de la future « présidentielle ». Entre tremplins et starting-blocks, entre pouvoir et ambitions, les chicayas locales alimentent à peine les bavardages de comptoir, tandis que le feuilleton poutinien commence à user une société désabusée ...

Le Tsar n'aura finalement pas déclaré la guerre, le neuf mai dernier. Habité par la justesse de son combat contre le reste du monde corrompu et nazifié, il s'entête à proroger ses odieux massacres envers ceux qu'il ne reconnait pas comme ses semblables. Combien de morts aura-t-il fallu pour inciter de sages démocraties, la Finlande et la Suède, à accélérer leur rapprochement de l'Otan, et nourrir ainsi la fureur d'un Kremlin humilié ?

L'humanité perd la boule, ça n'est pas nouveau. La série « The 100 » propose sur Netflix une vision apocalyptique du monde d'après-demain. Science-fiction ? Après tout Orwell avait raconté il y a soixante ans, à quelques détails technologiques près, le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui sans trop nous en plaindre. On s'habitue, on s'adapte. Elon Musc prépare, de Space X à Twitter, l'exode sur Mars. Il en a les moyens.

Emmènera-t-il avec lui les bouquets de genets qui égaient nos campagnes, et le pépiement des oiseaux qui nous enchantent encore, quoi qu'il arrive ? Peut-être Emmanuel Macon le sait-il déjà.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 24/05/2022 à 11:26
Signaler
Bien vu....

à écrit le 14/05/2022 à 11:18
Signaler
On attend le prochain bilan pour le laisser partir a la retraite sans le moindre regret! [?]

à écrit le 13/05/2022 à 20:22
Signaler
Moi je m'en fout je suis un lapin. Sérieux vous devriez vous laisser pousser les oreilles encore plus. Les articles 8 et 9 de la constitution n'interdisent pas a juju de se nommer premier ministre. Ou brizitte, qu'elle ai enfin un statut.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.