Au vu de la crise actuelle, êtes-vous inquiète pour les investissements des entreprises dans le domaine du numérique ?

Selon les chiffres annoncés par Numeum, la croissance du secteur du numérique s'est portée à 7,5 % en 2022. Et pour cette année, la croissance devrait également être au rendez-vous. Il est clair que les entreprises vont continuer à investir en 2023 dans le domaine du digital. En effet, depuis la crise sanitaire, nous avons assisté à une bascule forte vers le numérique et ce mouvement concerne tous les secteurs de l'économie. On le voit chez nos clients qui, dans ce domaine, continuent à avancer dans leur transformation.

Quelles sont les principales préoccupations des entreprises en matière de transformation numérique ?

La bonne gestion de la donnée fait partie des préoccupations majeures de nos clients. En effet, les métiers ont besoin d'évoluer, notamment pour ce qui concerne l'offre de services proposée aux clients. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire pour les organisations de maîtriser l'ensemble de leurs données pour pouvoir agir vite, par exemple, quand une nouvelle demande s'exprime. Elles sont, désormais, dans l'obligation d'y répondre rapidement.La migration vers le cloud, qui représente un véritable virage technologique, est également un sujet d'envergure, auquel on peut relier les préoccupations en matière de cybersécurité. Ce sont ces trois domaines (data, cloud, cybersécurité) qui constituent actuellement l'immense majorité des investissements des entreprises en matière de numérique.

Dans ce contexte, quelles sont les grandes questions que se posent vos clients ?

Ce qui est primordial, c'est de parvenir à bien opérer cette transformation qui répond à leurs besoins et problématiques afin d'augmenter leur agilité. C'est sur ce sujet que nous accompagnons nos clients. Par ailleurs, ces derniers vont optimiser leurs budgets dans le cadre de la gestion opérationnelle de leur système d'information. Le but est de dégager de l'investissement pour aller opérer les grands projets de transformation dont nous venons de parler. Les questions que les entreprises se posent le plus souvent dans ce contexte portent sur le délai de transformation de ces projets et la pénurie de talents qui frappe le secteur du numérique.

Qu'en est-il des enjeux de décarbonation ?

Les enjeux de développement durable sont désormais un élément clé, une obligation pour l'ensemble des secteurs d'activité, et le numérique ne fait pas exception. Chez nos clients, il recouvre deux grands axes, le « Green IT » et « l'IT for Green » : il s'agit d'élaborer des projets qui vont aider nos clients dans l'ensemble de leur transformation énergétique. L'IT va alors aider l'entreprise dans ses enjeux de décarbonation. Tout ce que nous livrons (infrastructures, développement...) doit aujourd'hui être « vert » et servir ces enjeux de décarbonation. Nos équipes sont formées et nous avons mis en place un certain nombre d'indicateurs extra-financiers pour mesurer notre action en la matière. Le volet « climat » est l'un des trois principaux points de la feuille de route de CGI en France pour 2023. Les deux autres sont de continuer à soutenir nos clients dans l'accélération de leur transformation et de mettre en place des programmes et dispositifs afin d'attirer les talents dans le numérique, puisque nous l'avons dit, notre secteur est en tension.

Justement, le recrutement des talents est un marqueur fort de CGI. Quelle politique développez-vous en la matière ?

Notre politique est double. Elle passe par une politique de croissance externe avec par exemple en 2022, l'acquisition en France d'Umanis (entreprise de services numériques spécialisée dans la data) et de Harwell Management (cabinet de conseil spécialisé dans les services financiers). Parallèlement, nous allons continuer à embaucher. Nous avons réalisé, l'an dernier, 3 500 recrutements en France. Pour 2023, cela devrait être sensiblement pareil. Avec, à la clé, 1 500 nouveaux emplois dans le numérique par le biais de recrutements en fin de stage, de l'alternance, etc. Nous travaillons en étroite collaboration avec les écoles d'ingénieurs et de commerce pour renforcer l'attractivité du secteur du numérique, notamment envers les jeunes femmes. A cet effet, nous travaillons également avec des collèges et des lycées. Nous sommes également très actifs en matière de reconversion professionnelle. Sont visés, des ingénieurs qui viennent d'autres domaines d'activité et en particulier de filières scientifiques comme la chimie ou l'automobile et qui veulent se reconvertir dans le numérique.