Transition énergétique : quand ses enjeux franchissent les murs de l’école

Née il y a 20 ans, l’Ensiate est une école d’ingénierie appliquée aux transitions énergétique & numérique. Des thématiques essentielles aujourd’hui. C’est son Président, Clément Aganahi, qui nous en dit plus sur le fonctionnement et les objectifs de l’école. Il est accompagné par Kamel Moulaoui, directeur d’une toute nouvelle filière numérique et Internet des Objets. Christophe Marvillet (professeur du Conservatoire national des arts et métiers et Président du Conseil Scientifique et de Perfectionnement de l’Ensiate) nous livre aussi sa vision de l’école.

Quelle est la vision de l'Ensiate ?

Clément Aganahi : À l'Ensiate, c'est la planète qui fait école. Le principal enjeu du changement climatique dépend des modes de production et de consommation de l'énergie. Par conséquent, il est nécessaire de transmettre le bon savoir-faire et le bon savoir-être face au défi du changement climatique. L'Ensiate forme des éco-énergéticiens, experts passionnés dans les métiers de la transition énergétique, amenés à apporter des solutions pour contribuer à un développement économique durable.

Kamel Moulaoui : L'Ensiate, c'est avant tout une école d'éco-énergéticiens passionnés, qui mettent leur soif d'apprendre au service du développement durable. Les compétences acquises au fil des années leur donnent les clés pour mettre en place un développement économique plus vertueux.

Christophe Marvillet : Il existe actuellement tout un emballement autour du coût économique de l'énergie. L'Ensiate forme justement à des solutions pragmatiques d'usage et de production de l'énergie, aujourd'hui très plébiscitées par les entreprises. L'école s'est focalisée sur ces problématiques avec des formations pragmatiques, du terrain, et aux côtés de grands acteurs de l'énergie.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos cursus de formation ?

C.A. : Nous formons nos étudiants à partir du Bac, et jusqu'à Bac +5. L'Ensiate propose depuis sa création une filière éco-énergétique, avec un premier niveau pour les Bac +1 et les Bac +2 équivalents à Licence L1 & L2). Il leur fournit les bases nécessaires en mode de formation initiale pour parvenir jusqu'à un niveau de Bac +3 (L3). C'est à ce niveau de la Licence (en partenariat avec le Conservatoire National des Arts et Métiers — CNAM —) que notre modèle évolue pour un modèle de formation en alternance débouchant sur un diplôme national de Licence Sciences Pour l'Ingénieur option « énergie et développement durable ».

Les élèves développent ainsi des compétences métiers en partageant leur temps entre l'école et l'immersion en entreprise. À l'issue de ces trois années (à partir du Bac +3), ils parviennent à un niveau Bac +5, et obtiennent alors le Titre d'« Éco-énergéticien-ne » de niveau 7 européen. Un Titre enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles. (https://www.francecompetences.fr/recherche/rncp/16262/).

Ce Titre est également accessible aux professionnels expérimentés par la voie de la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE).

Nous avons également une filière de Management, qui dispense des connaissances autour du développement durable. Ce cursus est très orienté vers les 17 Objectifs de Développement Durable énoncés par l'ONU dans son Agenda 2030. Il forme nos élèves à la maîtrise de l'analyse des projets des entreprises ou des secteurs d'activité et à la mise en œuvre des processus d'amélioration des activités par rapport à ces enjeux de développement durable.

Une toute nouvelle filière a vu le jour en ce début d'année 2023...

C.A. : Nous avons en effet ouvert une nouvelle filière dédiée à l'Internet des Objets (IoT). Les premiers recrutements sont en cours. Nous proposons une rentrée décalée en février 2023. Elle offrira une formation en alternance débouchant sur le Titre d'« Architecte Internet des Objets » (https ://www.francecompetences.fr/recherche/rncp/37048/).

Ce Titre est également accessible par la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE).

Pourquoi avoir pris le tournant du numérique pour cette nouvelle formation ?

K.M. : Ce n'est pas par opportunisme, mais bien en adéquation avec l'ADN de notre école. En effet, grâce à l'IoT, un architecte du numérique est en mesure d'apporter des solutions pour les performances éco-énergétiques : pour réduire la consommation d'énergie, pour l'optimiser... Cette connaissance numérique est aussi essentielle aux enjeux de décarbonation et de transition énergétique. Il y a donc une synergie entre la filière éco-énergétique et la filière Numérique & IoT.

Cette formation 'Architecte Internet des Objets' offre un spectre de compétences larges pour être à l'aise dans tous les domaines d'activités liés à l'IoT. De plus, les élèves qui choisissent ce cursus seront particulièrement sensibles au domaine de l'éco-énergétique.

C.A. : Cette nouvelle filière répond aussi à un besoin très actuel. Aujourd'hui, l'IoT en synergie avec les autres technologies du numérique telles que le Big Data, l'Intelligence artificielle, les chaînes de blocs et la Cybersécurité permettent de mettre en œuvre des solutions prometteuses pour piloter les 17 objectifs du développement durable notamment la sobriété énergétique.

Quelle valeur ajoutée apportez-vous au marché de la transition énergétique ?

C.A. : L'Ensiate affirme son rayonnement scientifique et technique. C'est ainsi qu'en partenariat avec les Éditions Techniques de l'Ingénieur nous avons rédigé des fiches pratiques dédiées à la transition énergétique. Le but : mettre en avant des solutions pour atteindre la sobriété ou la performance énergétique demandée. Une première itération d'environ trente fiches pratiques ont été éditées en 2022 par nos enseignants et collaborateurs, pour l'ensemble des acteurs de la transition énergétique.

C.M. : Les entreprises et les ingénieurs sont constamment à la recherche de solutions pragmatiques (dans les domaines du bâtiment, de l'industrie, des transports...), car confrontés à des contraintes techniques : ces documents allient à la fois théorie et pratique pour s'adapter et entrer dans un cercle vertueux.

Vos élèves réalisent-ils des projets au cours de leurs études ?

C.A. : Parmi les projets mis en œuvre pendant leur parcours de formation citons à titre d'exemple le projet inter-années (PIA), qui regroupe les élèves de 4e et de 5e année. Par équipe de dix, ils doivent se structurer comme un bureau d'études. Chaque bureau d'études reçoit la commande d'une société extérieure, et doit donc réaliser l'étude d'un projet de A à Z, en chiffrant les solutions qu'il aurait retenues. Nos élèves mettent ainsi en œuvre les savoirs, les savoir-faire et savoir-être acquis pour développer les compétences exigées pour devenir un-e éco-énergéticien-ne, tout en restant en contact permanent avec l'entreprise en question.

Quelles sont les perspectives d'embauche à la sortie de l'Ensiate ?

C.A. : Le Titre d'« éco-énergéticien-ne » permet d'être recruté comme cadre supérieur et ingénieur dans les métiers de la transition énergétique. À l'issue de leur dernière année, les élèves passés par notre modèle en alternance reçoivent en moyenne 3 à 4 offres d'emploi. Il faut aussi noter que 5 % de nos élèves à la fin de leur formation s'associe et décident de créer leur propre entreprise !


C.M. : Les élèves qui le souhaitent peuvent aussi poursuivre une filière énergétique avec le CNAM par une Validation des Etudes Supérieures. Nous proposons en effet un diplôme d'Ingénieur en systèmes énergétiques homologué par la Commission des Titres d'Ingénieur (CTI), qui permet ensuite d'accéder plus facilement au Doctorat. L'adhésion se fait sous trois conditions : un complément de formation, avec la soutenance d'un mémoire scientifique, ainsi qu'un très bon niveau d'anglais.

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