Malgré la crise, obtenez un prêt auprès de votre banquier grâce aux conseils de latribune.fr

Un vent de panique souffle sur l'économie. La caisse d'épargne américaine Washington Mutual fait faillite, sa compatriote la banque Lehman Brothers s'effondre, les Bourses jouent au yo-yo, Georges Bush affirme que "l'économie américaine est en danger", les banques deviennent de plus en plus frileuses et la confiance s'envole. C'est un phénomène mondial. Mais quels sont réellement les risques pour le simple particulier français qui souhaite seulement emprunter ? Est-il lui aussi touché ? La Fédération bancaire française(FBF) avait, aux premières heures de la crise, publié un communiqué affirmant que les établissements français sont "solides et assurent le financement de l'économie dans des conditions normales". Pourtant, depuis quelques mois, les particuliers ont le sentiment d'avoir de plus en plus de mal à emprunter pour leurs projets immobiliers ou personnels. I nquiets, les clients n'osent même plus faire la démarche de demander un crédit, de peur de se le voir refuser. L'Observatoire du financement des marchés résidentiels-Crédit logement a publié une étude, en juillet, montrant une décrue de 11 % du volume des prêts immobiliers au premier semestre, en grande partie due à la moindre demande des emprunteurs découragés. Pour Maël Resch, responsable de communication chez empruntis.com "il n'y a pas de volonté claire et ferme des banques de resserrer les conditions de crédit". Cette difficulté à emprunter vient surtout de la hausse des taux d'intérêt. "Un particulier a droit à 33% d'endettement (de son revenu net imposable annuel). Avec la hausse des taux, moins de personnes y ont accès. (...). En un an et demi, la hausse des taux a exclu 20% des financiables car leur endettement dépasse les 33% requis". De plus, selon Maël Resch, les banques ont besoin d'argent, donc des dépôts des particuliers. Elles ne vont certainement pas couper le crédit. Mais pour un notaire interrogé, les banques ont décidé délibérément de durcir les conditions d'accès au crédit. "Les banques ne cherchent pas de clients car ils représentent un risque. Elles cherchent juste à protéger leurs actifs et à rassurer leurs déposants". Il souligne que les banques ont bel et bien restreint les conditions d'emprunt, elles refusent des crédits à certains clients qui auraient été acceptés il y a un an. D'ailleurs, jeudi, un haut dirigeant de la Société Générale reconnaissait que la banque allait durcir ses conditions de crédit. Donc que se soit avoué ou non, les particuliers ont réellement du mal à accéder au crédit. Néanmoins, quelques conseils pratiques peuvent vous aider à l'obtenir. Pour l'Association française des usagers bancaires (AFUB), dans cette période mouvementée, il faut évidemment "éviter les achats coups de coeur". Un emprunt signifie un remboursement avec des taux d'intérêt, un apport personnel important et des frais annexes (par exemple, les honoraires du notaire en cas de biens immobiliers). Il faut donc bien réfléchir avant de se lancer. L'important est aussi de ne pas forcement rester dans sa banque. La fidélité ne paye pas toujours. Il faut donc penser à faire le tour des banques pour voir les taux qu'elles proposent en fonction de l'emprunt de vous désirez faire. Vous pouvez faire la démarche vous même et vous demander à parler à un conseillé dans chaque banque. L'AFUB recommande même de faire deux démarches en parallèles auprès des banques en déposant des dossiers. Il existe également des courtiers qui effectuent ce travail pour vous et mettent les banques en concurrence mais cela engage des frais supplémentaires (3 à 7%), qui peuvent les rendre peut rentables. Septembre et octobre, retour des vacances et rentrée au travail, sont une grosse période immobilière. Les propriétaires vendent, des nouveaux appartements arrivent donc sur le marché. Cette année, après les hausses de l'été, les taux d'intérêts des prêts immobiliers baissent en septembre : de -0,05% à -0,30%. Donc selon un conseillé d'agence de Crédit du Nord, c'est le bon moment pour emprunter et pour investir. D'ailleurs, pour le notaire, c'est aujourd'hui qu'il faut investir "car les taux et les conditions de crédits sont normaux. Dans deux ans, ils risquent d'augmenter à 8 ou 9%". Mais attention, ce n'est pas parce que c'est le bon moment, qu'il faut se faire avoir. Les taux normaux sont compris entre 5 et 5,5%. Au delà, c'est hors-marché. Il faut donc ne pas hésiter à négocier avec son banquier. Même si l'impression générale semble être que les banques ne s'intéressent et n'écoutent que les clients qui ont déjà une surface financière importante, il est toujours possible de se faire entendre. Pour l'AFUB, il est tout à fait possible de négocier 10 à 20% de baisse. Car il ne faut pas oublier qu'en ce moment, ce sont surtout les particuliers qui apportent des liquidités. Eviter tout de même de demander des prêts de trop longue durée. Les banques sont de plus en plus réticentes à accorder des prêts de longue durée. Selon Christophe Cremer, PDG de meilleurtaux.com, "la part des prêts supérieurs à 30 ans est déjà passée de 18% à 15%". Pour le notaire un prêt sur 25 ans n'est pas économiquement raisonnable et comporte trop de risques. Le particulier pourrait ne plus être capable de rembourser. Donc prévoyez plutôt un prêt sur 10 ou 15 ans, qui séduira plus facilement une banque. N'oubliez pas, l'obtention d'un crédit immobilier à moyen ou à long terme est toujours subordonnée à la présentation d'une assurance décès-invalidité (ADI). Cette assurance a pour objet de se substituer à l'emprunteur en cas de décès ou d'invalidité. Concrètement : Vous êtes malade, l'ADI paie le prêt à votre place. Vous décédez, le prêt est remboursé par l'ADI. Cette assurance rajoute des frais, le coût de l'assurance représente une part importante de votre mensualité totale, souvent jusqu'à 10 % de celle-ci. Mais selon l'AFUB, il est possible de négocier avec votre banquier pour faire baisser le prix. Sachez que les contrats d'assurance ne sont pas réglementés et que le contenu des garanties peut varier fortement d'un établissement à l'autre. Alors n'hésitez pas à en parler avec votre conseillé avant de signer le prêt. Le dernier conseil, donné par l'AFUB, est qu'en cette période de crise économique, alors que la situation est peu lisible pour l'avenir, pensez à demander à votre banque une garantie de perte d'emploi efficace, surtout pour les prêts à long terme (surtout si l'emprunt est fait par un couple car les risques de dissociation conjugale sont réels). Cette assurance prend en charge les mensualités pendant un certain temps, de 18 à 36 mois le plus souvent, et sous certaines conditions telles que être salarié en CDI (contrat à durée indéterminée), ne pas avoir été licencié pour faute grave, ou encore avoir moins de 65 ans. Evidemment, les assureurs ont durci les conditions de mise en oeuvre de cette garantie.  
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