Les SCPI tirent leur épingle du jeu

 Alors que les marchés financiers n'en finissent pas de baisser et que la crise immobilière continue de faire des ravages aux Etats-Unis mais aussi en Europe, les SCPI , les Sociétés civiles de placement immobilier, un produit d'épargne accessible au grand public, semblent bien se comporter dans ce marché agité. Une étrangeté qui s'expliquerait par le rôle de valeur refuge que la pierre endosse depuis toujours. C'est en tout cas ce que l'on constate à travers les derniers chiffres publiés par l'Institut de l'Epargne Immobilière et Foncière (IEIF). En effet, sur le premier semestre la collecte des SCPI ne s'est pas démentie avec un total de 516 millions d'euros au premier semestre 2008. Et même si ce montant est légèrement inférieur à il y a un an, «il reste dans la lignée des niveaux de collecte depuis 2003» souligne l'IEIF. Les investisseurs seraient donc toujours friands de ce type d'actifs dans un environnement des plus instables. Et l'IEIF explique d'ailleurs que cette stabilité de la collecte dans l'environnement actuel est liée à «la réactivité différée des particuliers aux chocs conjoncturels». Une collecte qui s'explique aussi par la volonté des investisseurs à placer leurs fonds dans des produits qui génèrent un rendement, même faible. Car «les SCPI continuent à générer des rendements. Les fondamentaux du marché sont toujours globalement sains dans l'immobilier d'entreprises et les produits locatifs de l'ensemble des immeubles de nos SCPI devraient être stables» souligne Jean-Marc Coly, directeur général d'UFG REM. La crise immobilière aurait donc épargné l'immobilier d'entreprise. Cela veut il dire que la valeur des biens n'aurait pas baissé contrairement à l'immobilier résidentiel? La réponse semble moins tranchée. En effet, le prix d'un bien immobilier est déterminé par le flux de loyer et le taux de rendement attendu. Ainsi pour Jean-Marc Coly «les prix des immeubles ont fléchi mais la cause n'est pas essentiellement immobilière». En effet, «les loyers restent stables mais les effets de la crise financière sur les taux d'intérêt depuis le début de l'année entraine une hausse du taux de rendement attendu par les investisseurs immobiliers. La valeur des immeubles a donc tendance à baisser d'où notre décision récente d'ajuster le prix de nos parts de SCPI à ce nouvel environnement de marché » estime Jean Marc Coly. En effet, début septembre UFG REM a ajusté le prix de ses parts de SCPI, les valeurs d'expertises permettant l'évaluation des parts de SCPI, baissant en moyenne de 6% depuis le début de l'année. Ainsi, la crise financière n'aurait pour seule conséquence qu'une hausse du prix du crédit entrainant un taux de rendement attendu plus élevé. Certes. Mais la véritable crise immobilière viendrait alors d'une forte dégradation des loyers. Et dans un contexte aussi difficile pour les entreprises, ce risque existe vraiment. Malgré cela, «pour le futur proche nous ne prévoyons pas une augmentation importante du taux de vacances de nos immeubles ni une forte variation des loyers encaissés. Dans ce contexte de faible croissance, la distribution de nos SCPI devrait rester stable pour les deux prochaines années» explique Jean-Marc Coly. Autrement dit, pas d'inquiétude à avoir... dans l'immédiat en tout cas.    
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