"Les particuliers demandent une épargne plus responsable"

La Tribune - Sarrasin Asset Management et UFG ont conclu un partenariat en novembre dernier. Qu'est ce que cela va changer ?   Bertrand Fournier - Sarrasin était déjà leader de l'investissement socialement responsable en France auprès des investisseurs institutionnels. Ce rapprochement nous donnera une consistance renforcée sur ce marché institutionnel ainsi qu'une nouvelle capacité de développement puisque l'UFG est très présent auprès des particuliers. Ainsi, l'offre ISR d'UFG Sarrasin sera distribuée auprès des 900 CGP partenaires du groupe mais aussi auprès des 300 agences du Crédit Mutuel Nord Europe, en France et en Belgique. La mise en place d'une approche ISR sur l'ensemble de l'offre UFG nécessitera probablement 2 à 3 ans. - Qu'est ce que cela va changer pour les particuliers ?   - L'ISR est amené à se développer fortement auprès des particuliers. Ces derniers sont très demandeurs d'une épargne plus « responsable » et attendent que les gestionnaires financiers donnent un sens à leur épargne, conséquence logique de la crise financière de 2008. Je pense que cela correspond bien à l'offre que l'on va délivrer, car l'ISR est bel et bien un "système de valeurs". Mais il faut cependant maintenir une distinction claire entre ISR et finance solidaire, souvent confondus dans l'esprit des particuliers. En effet, le premier est un processus de gestion alors que le deuxième est un dispositif de financement. - En quoi votre offre peut redonner un sens à l'épargne ?   - Nous cherchons à investir dans des valeurs qui intègrent dans leur comportement et leur management des contraintes relatives à leur impact social/sociétal et environnemental, ce qui correspond de plus en plus à une vraie demande des particuliers. Nous avons mis en place une matrice d'analyse qui nous permet d'investir dans les sociétés qui se préoccupent au mieux des contraintes spécifiques de leur secteur d'activité. Nous analysons le secteur lui-même, en essayant d'évaluer quels enjeux particuliers il présente en matière de responsabilité sociale. Ensuite, au sein de chaque secteur, nous recherchons les valeurs qui répondent le mieux à ces enjeux. Enfin, plus un secteur est mal noté, plus notre niveau d'exigence sur chaque valeur est élevé. - Pour rassurer un peu les épargnants, peut ont dire que l'ISR a mieux résisté pendant la crise financière de la fin de l'année 2008?   - Non, on ne peut pas affirmer cela. Quelles sont d'ailleurs les valeurs qui peuvent résister à un grand "bear" market tel que celui que nous connaissons ? Les grandes capitalisations, qui présentent souvent d'excellentes notes de responsabilité sociale, sont en outre parfois celles qui ont le plus souffert du fait de la liquidité qu'elles offraient et des ventes massives dont elles ont fait l'objet. On peut cependant affirmer aujourd'hui que les valeurs ISR n'ont pas sous performé par rapport aux valeurs non ISR. En revanche, quand les marchés repartiront à la hausse, les critères liés à la gouvernance ou à l'implication dans le développement durable seront valorisés en tant que tel et participeront fortement à l'appréciation de la valeur des entreprises car la crise aura montré à quel point la prise en compte des ces critères était devenue indispensable.
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