La crise économique en a encore pour longtemps

La crise économique en a encore pour longtemps La Tribune.fr - 17/07/2009 | 06:59 - 451 mots Boite à outils de l'article : Boite a outils de l'article : La crise financière prend fin. Mais quand prendra fin la crise économique ? Les réponses de l'histoire par Didier Coutton, professeur de finance à l'Ecole de management de Bordeaux, docteur en sciences de gestion. La crise économique risque d’être longue avant une reprise durable de la croissance. C’est ce que nous enseigne l’observation des cycles économiques. En effet, le développement économique est une succession de périodes d’expansion et de contraction. Ces fluctuations ne sont pas très régulières, mais leur caractère cyclique n’est pas contesté. L’évolution historique des prix et de la production (PIB) met en évidence un cycle majeur (cycle de Kondratieff de quarante à soixante ans) et des cycles mineurs plus difficiles à discerner (cycles de Kitchin de sept à onze ans et de Juglar de trois à quatre ans). Ils confirment l’instabilité du capitalisme. L’économiste autrichien, Joseph Schumpeter, a montré que le développement économique se traduit par la superposition de ces trois cycles. Il suggère que l’innovation - la combinaison de nouveaux facteurs de production - est le point de départ d’un nouveau cycle, comparable en durée au cycle de Kondratieff et découpé en quatre phases: la prospérité, avec l’apparition d’innovations et la hausse de la demande; la récession, avec le déclin des entreprises mises en péril par ces innovations et le début de la crise; la dépression, avec des faillites en série et une baisse de la consommation; enfin la reprise, avec le retour des investissements et la hausse des prix. Depuis les débuts du capitalisme, Schumpeter a identifié trois cycles majeurs: la révolution Industrielle (1787-1842), le cycle bourgeois (1843-1897) et le néomercantilisme (à partir de 1898). Il a malheureusement interrompu son analyse en 1940. En la prolongeant, le cycle suivant démarre en 1951 avec l’avènement de l’électronique et de ses applications, avec une phase de prospérité jusqu’en 1963, puis de récession peu marquée (1964-1974) et de déprime (1975-1982) avant une reprise (1983-1991) clôturant le cycle. Avec la pénétration des technologies de l’information et de la communication (TIC), nous sommes entrés dans un nouveau cycle avec une phase de prospérité de 1992 à 2000, culminant avec la bulle Internet. Son explosion a marqué l’entrée dans la phase de récession jusqu’en 2008. Depuis, nous traversons la phase de dépression dont la durée ne devrait pas dépasser une petite dizaine d’années, par analogie aux cycles passés. Schumpeter décrit la dépression comme une période de “destruction créatrice“, à croissance négative ou faible, où les faillites résultant de l’obsolescence des sociétés les plus anciennes donnent naissance à des innovations porteuses de progrès social. Dans ces périodes, la consommation et l’investissement chutent, le chômage augmente, le nombre de créations d’entreprises baisse jusqu’à ce que le système économique revienne à l’équilibre. Du plus profond de la phase de contraction, où nous sommes, nous pouvons donc être résolument optimistes. L’histoire économique nous invite à être patients, mais aussi attentifs aux opportunités offertes par les innovations naissantes, qui s’épanouiront dans la phase de reprise à venir. Didier Coutton
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