Retraite : à quel âge pourront partir vos clients, selon leur date de naissance

Si l'avant-projet de loi reste en l'état, l'âge légal va être repoussé de 60 à 62 ans d'ici à 2018. Certains travailleurs qui ont racheté des trimestres risquent de faire grise mine. Le gouvernement vient de mettre en ligne un simulateur pour vous aider déterminer à quel âge vous pourrez partir.

La barre des 63 ans, un moment envisagée, n'aura finalement pas été atteinte. Le gouvernement s'est "contenté", dans ses propositions, de relever l'âge légal de 60 à 62 ans. La mesure phare de la réforme sera malgré tout appliquée à marche forcée : il augmentera de 4 mois par an dès 2011 pour atteindre 61 ans en 2014 et 62 ans en 2018.

En réalité, l'âge auquel un travailleur pourra cesser son activité et bénéficier de ses pensions de retraite sera déterminé par sa date de naissance. Pour faire simple, seuls les travailleurs nés avant le 1er juillet 1951 ne sont pas concernés (même s'ils continuent de travailler après 60 ans), et ceux nés après le 1er janvier 1958 seront certains de devoir poursuivre jusqu'à 62 ans (voir illustration). Pour avoir une simulation plus précise, notamment si vous avez commencé à travailler jeune, le gouvernement a mis en place un simulateur personnalisable.

Les régimes spéciaux, en revanche, seront épargnés jusqu'en 2017 et on tiendra compte de la pénibilité du travail.

Par ricochet, l'âge auquel les pénalités sur les pensions sont supprimées (appelé "taux plein") passera de 65 à 67 ans. Bien évidemment, l'ajustement sera décalé de 5 ans par rapport à l'âge légal : 65 ans avant le 1er juillet 2016, 66 ans en 2019 et 67 ans en 2023.

Cette barre concerne tout particulièrement les femmes, dont les carrières sont souvent plus courtes : 20 % d'entre elles prolongent leur activité jusqu'à obtenir le taux plein (contre 8 % des hommes). Autre catégorie fortement touchée : les professions libérales qui, contrairement aux salariés du privé, aux commerçants, artisans et consultants indépendants, attendent l'âge du taux plein pour bénéficier de leurs pensions complémentaires sans pénalité.

Mais ce n'est pas tout. Depuis la réforme Fillon de 2003, la durée d'assurance, qui représente le nombre d'années de travail nécessaire pour bénéficier d'une retraite sans pénalité, évolue en fonction de l'espérance de vie. Elle passera déjà progressivement à 41 ans (164 trimestres) en 2012. Mais le rapport évoque déjà d'un relèvement à 41 ans et 3 mois pour les travailleurs nés en 1953 et 1954, ainsi qu'un passage à 41,5 ans en 2020 (voir illustration).

Effets pervers

La progression sera donc moins rapide que celle de l'âge légal.

Avec des effets pervers à la clé, notamment pour ceux qui ont racheté des trimestres à la Sécu afin de bénéficier du taux plein... Prenons l'exemple d'un salarié né en 1952 qui aura cumulé 162 trimestres à 60 ans. Souhaitant partir à cet âge, il a décidé d'acheter, il y a quelques années, les 2 trimestres manquants aux 41 annuités nécessaires en 2012 (164 trimestres). Coût de l'opération ? Entre 8.000 et 12.000 euros selon l'option de rachat choisie (ces sommes étant déductibles). Sauf que, compte tenu de son année de naissance, la réforme lui imposera un départ à 60 ans et 8 mois. En prolongeant son activité, il engrangera donc deux nouveaux trimestres. Et le rachat n'aura, en fin de compte, servi à rien. Reste à savoir si le gouvernement ou la Cnav, qui ont fait la promotion du rachat de trimestre, envisageront une compensation.

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