La Garantie des risques locatifs ne convainc toujours pas

Méconnu, le dispositif GRL possède pourtant de solides atouts : intégralité des loyers remboursée sans franchise; 7.700 euros pour réparer d'éventuelles dégradations du logement; frais de justice pris en charge.

Sur le papier, le dispositif GRL, mis en place par le Gouvernement en 2007, possède de solides arguments pour séduire. En effet, cette garantie offre aux propriétaire une protection complète contre la défaillance d'un locataire. D'abord, l'intégralité des loyers est remboursée jusqu'à l'expulsion du locataire, et sans franchise. Ensuite, un forfait de 7.700 euros est accordé pour réparer les éventuels dégâts. Même les frais de justices sont pris en charge. Cerise sur le gâteau, le prix de la GRL est déductible fiscalement des revenus issus des loyers.

Elle coûte 2,5 % du loyer charges comprises, contre 2,75 % à 3,5 % pour une assurance loyers impayés classique. Pour bénéficier d'une GRL, le locataire doit respecter une condition : avoir des revenus au moins 2 fois supérieurs au loyer charges comprises, contre 3 fois ou plus pour une assurance classique.

Selon Gérard Deray, co-fondateur du site GeranceCenter.com, le produit est excellent et ses détracteurs de mauvaise foi. « Au moins, la GRL a le mérite de tirer vers le bas les prix des assurances loyers impayés » complète-t-il.

Pourtant, la GRL ne décolle toujours pas

La meilleure preuve se trouvait dans la salle des mariages de la mairie de Saint-Mandé, jeudi dernier. Des dizaines de personnes s'affairaient autour d'une septuagénaire, sur le point de signer un document. Benoist Apparu lui-même, secrétaire d'État au logement, avait fait le déplacement. La raison ? Cette propriétaire s'apprêtait à souscrire la première Garantie des risques locatifs (GRL) de la ville.

Si Benoist Apparu tenait autant à défendre le bien fondé de la GRL, c'est que cette assurance est loin de faire l'unanimité, même parmi les professionnels de l'immobilier présents dans la salle. « Il faut comprendre les assureurs. Dans les conditions actuelles, elles privilégient logiquement les contrats loyers impayés plutôt que la GRL » assènait Jean-Pierre Bonnargent, directeur général de DAS (filiale de MMA) qui a été la première à mettre en place un contrat GRL. « Le bébé n'est pas aussi beau qu'on aurait pu l'espérer » a concèdé Benoist Apparu.

Comment faire en sorte que le dispositif décolle ?

Pour les uns, instaurer des quotas de bailleurs « à risques » pour chaque assureur du marché. Une solution un peu radicale pour Benoist Apparu, le secrétaire d'état au logement, qui souhaite privilégier un accord à l'amiable.

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