Vers une consolidation des foncières ?

Les résultats 2010 des sociétés immobilières sont bons. Forts de bilans assainis, les majors pourraient engager un mouvement de concentration du secteur.
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On n'osait plus y croire : l'annonce mercredi soir de l'entrée d'Unibail au capital de la Foncière Lyonnaise est venue relancer l'idée d'une prochaine consolidation au sein des sociétés immobilières françaises. Car même si Guillaume Poitrinal, le dynamique patron d'Unibail s'en défend, cette prise de participation de 7,25 % est loin d'être anodine.

Elle est effectivement symptomatique d'une donnée assez généralement répartie aujourd'hui au sein des majors du secteur : après un exercice 2010 de belle facture, ces entreprises sont en capacité de relancer les investissements. D'autant plus que les banques sont à nouveau prêtes à accompagner financièrement ces mastodontes aux revenus et niveaux de rentabilité récurrents.

L'exemple donné récemment par Charles Ruggieri, l'emblématique patron de Batipart en dit long sur la tendance du moment. Pour retrouver son indépendance en matière d'investissement, il a préféré sortir de la Foncière des RégionsRégions pour recréer une structure plus souple et réactive. En outre, ce mouvement est particulièrement opportun au moment où les compagnies d'assurances, gros actionnaires historiques de ces sociétés, vont sans doute vouloir réduire leur présence compte tenu de la prochaine mise en oeuvre de la réglementation Solvency II.

Taille insuffisante

Enfin, en dépit du poids économique très important de ce secteur, très peu de valeurs ont acquis une taille suffisante pour peser significativement dans les grands indices boursiers (seul Unibail fait partie du cercle restreint du CAC 40). En se regroupant, les leaders pourraient ainsi intégrer ces références très recherchées des investisseurs.

Si tous les signaux semblent au vert pour favoriser un mouvement de consolidation, reste à en déterminer les principaux acteurs. Foncière Lyonnaise et Gecina, avec leur actionnariat espagnol inconfortable semblent, en effet, les premières cibles potentielles. D'autres pépites suscitent également la convoitise. À commencer par Silic (détenue à 44 % par Groupama qui ne se dit pourtant pas vendeur) ou Société de la Tour Eiffel. Sachant que dans tous ces dossiers, il n'est pas envisageable d'imaginer des opérations inamicales. Une autre foncière pourrait également changer de mains si son actionnaire de référence le décidait : Icade. Cette filiale de la Caisse des dépôts s'est muée en une véritable foncière et constitue un actif mature pour la CDC. Elle a récemment mis la main sur un autre acteur du secteur : Groupe la Lucette et dispose d'un beau patrimoine de 6,1 milliards d'euros.

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