Le vin, un « produit » financier qui grimpe, qui grimpe...

Les prix du nectar ne cessent d'augmenter depuis des années, le rendant spéculatif au même titre que des actifs plus classiques. Du coup, de plus en plus d'acteurs proposent d'investir dans ce nouvel « eldorado ».
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C'est l'heure des grandes manoeuvres dans le vin français. Les vendanges ont même démarré en avance après un début d'été animé par la vente des primeurs dans le Bordelais. Les prix y ont d'ailleurs atteint des sommets, notamment sur les grands noms comme Cheval Blanc par exemple qui s'approche, pour le millésime 2010, des 1.000 euros la bouteille. En comparaison, ce même vin était sorti en primeur en 2008 à 330 euros...

Une envolée des prix qui commence à inquiéter les professionnels du secteur, à commencer par Robert Parker. Le pape des critiques vinicoles a ainsi souligné le caractère de plus en plus spéculatif des vins de Bordeaux... et le risque de bulle. Le cru 2011 ne devrait pas faire baisser la fièvre puisqu'il s'annonce comme remarquable, avec une troisième année consécutive de vendanges de qualité.

Le vin en serait-il pour autant devenu un actif patrimonial au même titre que des actions ou des biens immobiliers ? Il semblerait que la réponse soit oui, notamment sur les grands noms de Bordeaux. D'ailleurs, le principe même des primeurs s'apparente au fonctionnement du marché des matières premières et de certains produits financiers : acheter aujourd'hui un produit qui sera livré deux ans plus tard. Mais le risque de perte est limité dans ce type d'opérations, la qualité du vin évoluant rarement négativement lors de la mise en bouteilles.

Quoi qu'il en soit, les prix des grands vins sont aujourd'hui portés par la demande chinoise qui se passionne pour certains bordeaux, rendant le vin très spéculatif au détriment de ce que recherchent souvent les vignerons : une reconnaissance de leur travail.

Certains acteurs ont fort bien compris cette évolution. De plus en plus de produits liés au vin sont disponibles sur le marché, pour se constituer une cave sans problème logistique ou investir dans des fonds dédiés au vin.

De même, le foncier viticole fait lui aussi l'objet de produits adaptés, permettant à des porteurs de parts de société civile immobilière d'investir dans des régions inabordables, et ce malgré la crise financière. Ainsi, investir en direct dans les régions recherchées comme le Bordelais ou la Bourgogne est devenu impossible pour toute personne n'ayant pas au minimum 500.000 euros par hectare à dépenser. Enfin, le « vin papier » s'est étoffé ces dernières années, donnant la possibilité aux boursicoteurs de tirer profit de ce secteur.

Autant dire que le vin est devenu un placement à part entière, dans le produit physique lui-même, ou dans la filière, que ce soit dans la distribution ou dans l'oenotourisme. Cela n'empêche tout de même pas de considérer que le vin reste un investissement plaisir avant tout.

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