Assurance-vie : combien vont rapporter les contrats de vos clients cette année ?

La performance pour 2011 des fonds en euros est attendue à 3% en moyenne. Il existe pourtant quelques solutions pour obtenir une performance supérieure en prenant un minimum de risques.
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Une bonne dose de baisse des taux des obligations, une grosse rasade de chute de la Bourse, un soupçon de défaillance grecque et un zeste de liquidités à taux plancher : c'est un cocktail indigeste qu'avalent les assureurs depuis le début de l'année. Et les assurés risquent d'avoir la gueule de bois en découvrant les rendements de leurs fonds en euros, attendus autour de 2,9 % en moyenne par les plus pessimistes, et de 3,2 % par les plus optimistes, après 3,4 % l'an dernier.

Dans les deux cas, ils devraient atteindre un double record historique : celui du plus bas taux nominal depuis le début de leur existence, mais aussi celui du plus faible gain en pouvoir d'achat net d'inflation depuis le milieu des années 1980. Avec un indice des prix à la consommation qui s'affiche à 2,3 % en septembre, et une fois enlevés les prélèvements sociaux de 13,5 % qui frappent désormais les intérêts, 2011 pourrait donc s'afficher comme une année blanche pour l'assurance-vie en euros, durant laquelle le pouvoir d'achat aura « juste » été préservé.

La défaillance de la Grèce n'y est pas pour grand-chose : même avec une décote de 50 % sur ses emprunts, les assureurs sont suffisamment peu exposés (voire pas du tout pour bon nombre de sociétés de taille moyenne) pour que celle-ci passe quasiment inaperçue. Avec des actifs qui renferment en général moins de 1 % d'obligations helléniques, la perte serait limitée à 0,5 % de rendement ; un montant qui peut facilement être compensé grâce aux réserves dont disposent les assureurs.

Crise de la dette... sans effet

La baisse de valeur des autres emprunts souverains d'Europe, dont les notes ont été dégradées (Espagne, Irlande, Italie, Portugal), n'aura, quant à elle, aucune incidence : elles sont comptabilisées pour leur valeur nominale, et non leur prix de marché. Il en irait toutefois bien autrement en cas de défaillance...

La baisse de la Bourse devrait faire plus mal, en obligeant les assureurs à passer des provisions pour dépréciation durable qui viendront minorer les rendements des portefeuilles. Même si la part des actions a été réduite au fil du temps dans les fonds en euros, celles-ci pèsent encore de 5 à 12 % des actifs. Les assureurs les plus exposés devraient donc être les plus vulnérables, sauf en cas de reprise forte avant la fin de l'année.

La principale raison de la diminution à venir réside toutefois, comme les autres années, dans le faible niveau des taux d'intérêt des obligations, qui représentent 80 % des actifs. Même si la collecte a été négative en septembre, les assureurs restent investisseurs net et doivent se contenter de papier faiblement rémunérateur, à moins de 3,2 % pour l'OAT à dix ans. « Les emprunts ?corporate? (d'entreprises) sont un peu plus rentables, autour de 3,9 %, mais il y a très peu de disponibilité sur le marché primaire », regrette Didier Brochard, directeur général de Fapès Diffusion, qui se retourne vers les obligations sécurisées.

Bref, l'assurance-vie en euros n'est pas à la fête. Mais paradoxalement, et faute de concurrents sérieux, elle demeure toujours la meilleure solution pour placer son épargne sans risque.

 

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