« 70% de l'industrie se situe en dehors des grandes agglomérations et 71 % des investissements industriels étrangers ont eu lieu l'an dernier dans des communes de moins de 20 000 habitants », rappelle Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie. Avec ce « Pack rebond » d'une enveloppe de 490 millions, dévoilé ce lundi 20 juillet, à Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, le gouvernement souhaite relocaliser dans les régions des activités stratégiques et créatrices d'emplois directs et indirects. « Nous avons déjà plus de 1500 projets sur l'ensemble des territoires, soit pour former, soit pour attirer des investisseurs, soit pour innover, soit pour développer l'industrie », souligne Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie. C'est le cas à Chalon-sur-Saône où le « Pack rebond » a été présenté dans les locaux de la Société générale des techniques (SGT), implantée depuis 2019 sur le parc industriel Saôneor, ancien bastion de Kodak. « Ce projet Saôneor illustre la réindustrialisation d'un site dans un bassin d'emploi qui apporte à l'industrie des capacités de développement », précise Sébastien Martin, président du Grand Chalon et vice-président de l'Assemblée des communauté de France (AdCF). Le parc industriel regroupe plus de 300 entreprises et comptabilise plus de 6 600 emplois.
78 sites « clés en main »
Pour accélérer la réalisation des investissements industriels dans les territoires, les ministres ont dévoilé 66 nouveaux sites « clés en main », dans 13 régions. Lancés le 22 janvier, lors du sommet « Choose France » à Versailles, les 78 sites « clés en main » au total, sont artificialisés et peuvent accueillir dès aujourd'hui un projet d'investissement. Le gouvernement a effectué tout le travail préalable pour obtenir les autorisations administratives, vérifier que le lieu ne soit pas un site archéologique ou protégé par l'environnement, et qu'il dispose du haut débit et est bien desservi. « C'est une façon de redonner leurs lettres de noblesse à des sites un peu oubliés, souvent des friches industrielles et qui gagneraient à être valorisées », explique Agnès Pannier-Runacher. Ces sites « clés en main » ont vocation à devenir les vitrines de la relocalisation d'activités et feront l'objet d'un accompagnement prioritaire de l'État, en lien avec la Banque des territoires et les collectivités territoriales.
Encourager les compétences locales
En matière de compétences, les ministres et l'administrateur général du Cnam ont officialisé le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt (AMI) à destination des territoires d'industrie et des villes « Action cœur de ville » pour rouvrir des formations sur les compétences industrielles dans les territoires. « Nous avons beaucoup de savoir-faire en région, mais il faut les moderniser pour continuer à attirer des jeunes dans l'industrie », constate Agnès Pannier-Runacher. D'où l'enjeu des « 1 000 volontaires territoriaux en entreprise ». Une opération complémentaire qui permet d'attirer des jeunes diplômés dans les PME et ETI des territoires, en contrepartie d'un accès facilité à des responsabilités auprès des chefs d'entreprise. « L'idée est de donner à ces volontaires territoriaux en entreprise (VTE), le goût des métiers de l'industrie dans des entreprises à taille humaine où la transmission des savoir-faire est importante », précise Agnès Pannier-Runacher.
« Nous avons beaucoup de savoir-faire en région, mais il faut les moderniser pour continuer à attirer des jeunes dans l'industrie », explique Agnès Pannier-Runacher.
Dans ce cadre, les entreprises recrutant un VTE en territoire d'industrie bénéficieront désormais d'une aide financière de 4 000 euros de l'État et de la Banque des territoires (opérée par Bpifrance), tandis que le jeune bénéficiera d'une aide de 1 200 euros versée par Action Logement qui prendra en charge ses frais d'hébergement.
Accompagner la transformation numérique
Soutenir l'industrie, c'est aussi accompagner le développement de l'usine 4.0. Les ministres en visite en ont eu une illustration concrète avec l'unité d'injection de l'entreprise SGT : 72 bouteilles injectées en 8 secondes avec des machines gérées par seulement 3 opérateurs. « C'est un exemple de l'industrie française du futur, capable de fabriquer des pièces à prix compétitif, en employant moins d'opérateurs mais plus qualifiés donc mieux rémunérés », remarque Agnès Pannier-Runacher. Pour la transformation numérique des entreprises, le gouvernement souhaite les accompagner de trois façons : en formant les chefs d'entreprise ; en faisant un diagnostic numérique des entreprises ; en investissant dans des machines. « Cette transition va pouvoir s'accélérer dans les prochains mois », assure la ministre déléguée chargée de l'Industrie.
Le « Pack rebond » est structuré autour de quatre objectifs : attirer de nouveaux investissements et relocaliser notre production ; expérimenter des sites pilotes pour les transitions industrielle et écologique ; préserver les savoir-faire et développer les compétences ; accélérer les projets des collectivités et des industriels. « L'emploi industriel est notre boussole car derrière un emploi industriel découle 3 ou 4 emplois indirects », précise Agnès Pannier-Runacher.
Sujets les + commentés