A Brest, une fusion PS-EELV de raison sur fond d'enjeux écologiques et économiques

Il est candidat à un quatrième mandat. Le maire sortant PS François Cuillandre se retrouve en ballotage très favorable, malgré une triangulaire, après un accord de fusion passé avec EELV. Le second tour se joue sur les thèmes de la transition écologique, de la solidarité, de l’économie. La droite et LREM pourraient rester en rade.
A Brest, François Cuillandre (PS) s'allie Ronan Pichon (EELV).
A Brest, François Cuillandre (PS) s'allie Ronan Pichon (EELV). (Crédits : équipe de campagne PS)

Il était déjà tout sourire au soir du premier tour après avoir viré en tête avec 26,4 % des suffrages. A à la veille du deuxième tour, le maire sortant PS de Brest, François Cuillandre, prend le large. Grâce à la fusion avec la liste écologiste de Ronan Pichon (15,74 %), actée le 2 juin après des négociations laborieuses, il sécurise un peu plus sa réélection. « Cette fusion avec Europe-Ecologie Les Verts était indispensable et normale, puisque nous travaillons au sein des équipes municipales depuis 1995 » a assuré le candidat à un quatrième mandat, par ailleurs mis en examen dans un dossier d'indemnités lié à l'association Vivre à Brest. « Nous avons mené ensemble de grands projets, comme celui du tram » souligne ainsi le maire qui prévoit une seconde ligne.

Sous sa mandature, la ville s'est transformée sur le plan de l'urbanisme et s'est engagée dans la transition écologique. Des infrastructures d'envergure mais onéreuses ont vu le jour comme le (controversé) téléphérique urbain, des quartiers ont été réhabilités ou imaginés comme l'éco-quartier des Capucins. Pour les Verts, qui se présentaient pour la première fois sous leur propre bannière depuis 1989, cette alliance a un goût amer. Mais Ronan Pichon, allié à l'UDB, Génération.s et le PRG, ne se reconnaît qu'un seul adversaire, la droite. « Dans le cadre de cet accord, on a fait passer de nombreux engagements qui nous permettrons d'avancer sur cette question de la transition écologique » souligne celui qui est aussi vice-président de la métropole brestoise. Les termes du contrat prévoient que 14 écologistes figurent sur la liste de second tour, dont 10 à 11 en position éligible.

 Deux adversaires avec peu de réserves de voix

Si le maire sortant rassemble à gauche et verdit sa proposition (sur la limitation de l'étalement urbain par exemple), sa réserve de voix issues de La France insoumise (7,13 %), qui a milité pour un changement de méthode et la fin des cumuls, et de la Liste citoyenne (2,12 %) n'est pas garantie. Face à lui, la candidate de la droite et du centre, Bernadette Malgorn, créditée de 18,87 % des voix au 1er tour, part seule au second. Avec une réserve de voix très aléatoire aussi. En 2014, elle avait fait le plein chez les électeurs RN, mais l'absence de consigne de vote de la candidate d'extrême droite Renée Thomaïdis (6,71 %) et du candidat sans étiquette Pascal Olivard (9,06 %), risque d'éparpiller les votes sur les trois listes restantes. D'autant qu'aucun accord n'a été trouvé avec Marc Coatanéa, le candidat LREM, ex-PS, arrivé quatrième avec 12,60 % des voix et qui se maintient.  Celui-ci a d'ailleurs ironisé sur la fusion PS-EELV : « François Cuillandre a-t-il décidé de prendre le parti de l'écologie punitive face au développement durable ? ».

Ecologie, sécurité, santé, économie

Militant en faveur du zéro déchet, Marc Coatanéa, s'est aussi positionné sur la création d'une ligne de trolleybus propres. La première partie de la campagne s'est notamment focalisée sur les transports et les grands équipements. Avec 140 000 habitants, la seconde métropole de Bretagne dont le bassin de vie et d'emploi touche 400 000 habitants, se veut attractive pour ses habitants et pour une population nouvelle et familiale. Alors que le projet d'extension du tram divise, Bernadette Malgorn est plutôt favorable à l'intensification du réseau de bus. Après la construction en 2014 de la salle de spectacles sportifs et évènementiels, Brest Arena, le maire défend aussi la construction d'un nouveau stade en remplacement du site historique Francis le Blé. Un projet qu'EELV souhaite voir « ré-interrogé ».

L'absence de police municipale à Brest a remis la sécurité au rang de thème de campagne. L'ex-préfète Bernadette Malgorn propose d'en créer une et de l'armer.

L'impact économique et social, induits par la crise du coronavirus, influencent la campagne de second tour. Dans une ville qui s'efforce de s'ouvrir par la mer et d'accueillir des entreprises à forte valeur ajoutée (recherche, EMR), l'estimation de la perte de valeur ajoutée sur la zone d'emploi, pour deux mois de confinement, s'élève à 836 M€, dont 159 M€ pour le commerce. L'idée émise par la liste EELV de créer un crédit municipal est ainsi reprise par François Cuillandre. Bernadettte Malgorn met de son côté en exergue les thèmes de la santé, du lien social, de l'insertion et de l'emploi. Marc Coatanéa insiste sur l'instauration d'une mutuelle municipale. Les résultats de chacun dépendront du taux d'abstention : le 15 mars, il a atteint 53,06 % contre 48,65 % en 2014.

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Commentaire 1
à écrit le 10/06/2020 à 14:33
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Le mandat de trop ?

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