Immobilier : les villes moyennes et les communes rurales bretonnes de plus en plus attractives

La tendance observée au trimestre dernier perdure. En Bretagne, le nombre de transactions immobilières augmente, au profit d’une nouvelle typologie de biens et vers des zones géographiques plus éloignées des grandes villes. Les Côtes d’Armor bénéficient de l’effet LGV. Morlaix vit une période faste.
A Morlaix, l'immobilier vit une période faste. Son maire veut faire attention à ce que la ville ne devienne pas sélective.
A Morlaix, l'immobilier vit une période faste. Son maire veut faire attention à ce que la ville ne devienne pas sélective. (Crédits : CRT Bretagne, Yannick Le Gal)

« Le marché breton est un marché pour tout le monde, à partir de 20 kilomètres autour d'une métropole ou du littoral, on peut se loger moins cher », assurait Olivier Arens, président du Conseil régional des notaires de la Cour d'appel de Rennes, lors d'une présentation des chiffres de l'immobilier. Au 30 juin 2021, le volume sur un an des ventes immobilières en Bretagne a enregistré une croissance de 7,5% pour un record de 118.324 transactions. « Profitant de la demande croissante, les prix dans l'ancien continuent leur envolée sur l'ensemble de la région, à plus 12% pour les appartements (+ 36,3% sur cinq ans) et plus de 11% pour les maisons, qui représentent le cœur de marché », ajoute le notaire.

La tendance observée au trimestre dernier perdure. Tandis que certains élus s'alarment d'un possible effet « Breizh Riviera » dans les villes du littoral Nord et Sud de la Bretagne, fortement attractives pour une clientèle extérieure à la région (mais pas forcément francilienne) et où les prix s'envolent, l'effet Covid et le télétravail s'observent en faveur des villes moyennes et des bassins ruraux.

« L'augmentation des transactions s'observe aussi au profit d'une nouvelle typologie de biens et vers des zones géographiques qui s'éloignent des grandes villes. Certains biens qui répondaient à une demande essentiellement locale redeviennent attractifs et trouvent preneurs auprès d'un panel plus large d'acquéreurs », relève Olivier Arens.

Maisons à 150.000 euros et LGV

Des villes comme Saint-Brieuc ou Lamballe renouent avec l'attractivité et le dynamisme. En Côtes d'Armor, malgré une hausse, les prix au mètre carré demeurent plus raisonnables que dans les trois autres départements bretons. A Saint-Brieuc, le prix moyen d'une maison ancienne s'élève ainsi à 146.000 euros, en hausse de 12,3% sur un an. 62% des acquéreurs, âgés en moyenne de 48 ans, sont issus du département. La part de résidences principales y est aussi plus importante. 71% des habitants costarmoricains sont propriétaires, rappellent les professionnels.

En Finistère, Morlaix connaît pour sa part une période faste et presque une pénurie de biens à vendre. Dressant le bilan de sa première année de mandature mi-septembre, Jean-Paul Vermot, son maire, affirme que la ville, qui envisage la construction d'une nouvelle résidence universitaire pour accueillir 120 étudiants supplémentaires en 2023 à l'IUT, a retrouvé son attractivité dans plusieurs domaines. Sur le plan immobilier, il veut faire attention à ce qu'elle « ne devienne pas sélective ».

« Aujourd'hui, le produit le plus recherché est la maison avec jardin à moins de 30 minutes d'une ville. Au-delà des première et deuxième couronnes de Rennes et de Vannes, cela bénéficie aux agglomérations de Saint-Brieuc, mais aussi Morlaix et Quimper en Finistère ou Lorient en Morbihan où le prix médian ne dépasse pas les 200.000 euros », confirment les notaires.

Qu'ils soient locaux ou qu'ils viennent d'autres régions, y compris de l'Ile-de-France, région d'origine de 9% de la clientèle dans l'ancien, les acquéreurs se mettent volontiers au vert mais pas loin des commodités (transport, connexion internet...).

Les villes dotées d'une gare parviennent à tirer leur épingle du jeu. Avec un temps de trajet depuis Rennes de moins d'une heure, l'effet LGV et RN 12 est plus marquant dans le Nord de la Bretagne qu'en Bretagne Sud, où Vannes est le premier arrêt après Rennes. L'argument est notable pour les acheteurs extérieurs au département ou à la région.

Bassins ruraux et retour des primo-accédants

En Ille-et-Vilaine, la hausse générale du marché profite aussi à des communes comme Combourg ou Montauban de Bretagne. La hausse du prix de vente médian d'une maison ancienne y oscille entre 6,1% et 10,7%, mais les tarifs tournent autour de 180.000 euros.

Plus désertés, notamment avec le départ post-Brexit des Britanniques, les bassins ruraux comme le Centre-Bretagne connaissent eux aussi un engouement favorable à leur économie.

Dans ce contexte de confiance retrouvée, les notaires constatent en parallèle un retour en force des primo-accédants, notamment des investisseurs jeunes qui trouvent leur premier emploi en contrat à durée indéterminé.  Si 47% du marché est capté par les 30-49 ans, les moins de 29 ans comptent pour 15%. Les emprunts de longue durée, les taux bas et un marché locatif sous pression favorisent ce mouvement notable, par exemple du côté de Loudéac, Caulnes ou Lamballe.

Optimistes pour 2021, les notaires attendent de vérifier l'an prochain si les nouveaux comportements des acheteurs, révélés depuis le premier confinement, seront durables et si la tendance « à se réfugier dans la pierre » se poursuivra. Marquée par une pénurie de biens (5.000 offres contre 20.000 habituellement), le marché reste tendu et les prix ne devraient pas baisser. Au mieux, ils vont se stabiliser.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.