Velum, cette PME qui réduit la facture de l'éclairage public sans remplacer les lampadaires

Cette PME alsacienne, spécialisée dans l'éclairage professionnel, propose aux petites communes de rénover des luminaires énergivores en installant des LEDs permettant jusqu'à 70% d'économies sur la facture d'électricité.
Velum propose une solution de rénovation des luminaires d'éclairage public qui, entre autres atouts, permet de réaliser d'importantes économies et de réduire aussi la pollution lumineuse.
Velum propose une solution de rénovation des luminaires d'éclairage public qui, entre autres atouts, permet de réaliser d'importantes économies et de réduire aussi la pollution lumineuse. (Crédits : DR)

Comment réduire la facture de l'éclairage public des petites collectivités sans remplacer les luminaires ? Velum, entreprise familiale établie en Alsace depuis 1975, mise sur le « retrofit ». La technique consiste à remplacer les composants électriques obsolètes et à les remplacer par des diodes électroluminescentes (LEDs), moins énergivores. Le mât reste en place, il est seulement repeint. « 40 % des équipements d'éclairages publics ont plus de 25 ans. Le remplacement d'installations vétustes peut engendrer jusqu'à 70% d'économies énergétiques », propose Anne Vetter-Tifrit, dirigeante de cette entreprise de 220 salariés spécialisée dans l'éclairage professionnel.

Économie d'énergie et réduction de la pollution lumineuse

« Nos clients sont des petites mairies. Pas de grandes collectivités, parce que nous ne savons pas faire les grandes séries. Nous travaillons sur mesure », indique Anne Vetter-Tifrit. « Quand on rénove un luminaire, il n'est pas nécessaire de tout enlever. On démonte la tête d'éclairage, on la rapatrie à l'usine, on fabrique une plaque d'adaptation, on adapte les caractéristiques des LEDs et leur durée de vie, on dispose des optiques afin de réduire l'éblouissement, de ne plus éclairer les arbres ou au-delà de l'horizon », détaille la dirigeante. La méthode s'applique aussi aux stades de football.

Dans son guide de l'éclairage public, l'Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité (AMF) rappelle que « les luminaires anciens, les boules notamment, envoient beaucoup de lumière vers le ciel. Ce gaspillage est la source principale des nuisances lumineuses ». Sur les chantiers, Velum préconise de interventions en plusieurs phases afin de ne pas priver une commune ou une rue de l'intégralité de ses éclairages.

Équipement de petites communes

La rénovation inclut la réalisation d'une étude photométrique. Le tarif apparaît équivalent à l'acquisition d'un équipement neuf. Velum revendique sa fabrication en France et l'attention portée à la facilité de la pose par des techniciens communaux ou par des électriciens sous-traitants. « Nos produits doivent être plus simples à monter que ceux des concurrents », insiste Anne Vetter-Tifrit.

Les références de chantiers réalisés dans l'éclairage public se composent d'une litanie de communes de moins de 40.000 habitants : Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), Viriat (Ain), Dinsheim-sur-Bruche (Bas-Rhin).

Fabrication responsable

À Bischoffsheim (Bas-Rhin), où l'entreprise fabrique 200.000 unités d'éclairage par an, l'atelier de 25.000 mètres carrés a fait l'objet d'investissements guidés par la responsabilité sociétale (RSE). La nouvelle unité de thermolaquage (5 millions d'euros) se dispense de l'utilisation de solvants et ne produit plus de déchets. Les gestes des opérateurs ont été recalibrés afin d'éviter les troubles musculo-squelettiques. L'emballage des produits prêts à expédier est réalisé sur mesure pour chaque équipement, sans colle ni agrafe. Dans sa politique jusqu'au-boutiste, Velum a même décidé de recycler les déchets alimentaires de sa cantine : ils servent à nourrir des poules dont les œufs frais sont à disposition des salariés.

Velum

[Velum a ouvert son unité de thermolaquage à la sous-traitance. Crédit photo : Olivier Mirguet]

Pour diversifier ses débouchés, Velum lance une gamme de luminaires d'intérieur destinées à l'hôtellerie et à la restauration, "où l'attention sera portée à la réduction des éblouissements". L'entreprise ouvre également ses ateliers à la sous-traitance afin de maximiser l'utilisation des outils. La filiale Emendo a été créée pour exploiter un outil de découpage au plasma qui servait seulement cinq heures par jour. Azuria, filiale de thermolaquage, réalise déjà 65% de ses activités en-dehors du groupe. Elpro (20 salariés), objet d'une croissance externe en 2020, produit en Allemagne des éclairages pour le marché local. L'export représente 27% du chiffre d'affaires de Velum. "L'organisation par filiales nous permettra de laisser entrer un actionnaire extérieur quand nous en ressentirons le besoin", annonce Anne Vetter-Tifrit.

Hausse des coûts, baisse des marges

Le chiffre d'affaires s'est établi à 27 millions d'euros en 2021, pour 1% de rentabilité nette. "Nous étions à plus de 3% de rentabilité avant la crise", regrette Anne Vetter-Tifrit, qui a repris l'entreprise familiale en 2011 dans le cadre d'un pacte Dutreil.

Les délais se sont allongés pour l'approvisionnement en diodes électroluminescentes importées d'Asie, mais un prêt garanti par l'Etat (PGE) souscrit en 2020 a permis de constituer des stocks.

Velum a dû faire face à des augmentations de 80% sur l'acier et 120% sur l'aluminium. Les marges se sont toutefois réduites sous l'impact des hausses de coûts des matières premières, « impossibles à répercuter sur des marchés déjà signés ».

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Commentaire 1
à écrit le 01/06/2022 à 13:22
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Une autre solution est d'éteindre à partir de 23h jusqu'à 5-6h, là, les économies sont fortes. "les boules notamment, envoient beaucoup de lumière vers le ciel" ça c'est sûr, parfois il y a un "réflecteur" au sommet pour ne pas éclairer le ciel mais...

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