Nicolas Sarkozy : "le Grand Paris, ce n'est pas une dépense, c'est une recette"

Initiateur du Grand Paris dès 2007, Nicolas Sarkozy est venu convaincre les participants du Sommet du Grand Paris 2020 que ce chantier qu'il a voulu et soutenu ne doit être ni ralenti ni amputé.
(Crédits : POOL New)

« Pour moi, le Grand Paris, c'est une ambition et une vision. Mais quand je l'ai lancé, les sceptiques, les critiques, les moqueurs étaient bien plus nombreux que ceux qui y croyaient. Or, c'est peut-être la réalisation la plus importante de mon quinquennat » a rappelé l'ancien Président de la république Nicolas Sarkozy, venu prononcer un discours à l'invitation de La Tribune et des Notaires et des Acteurs du Grand Paris. En 2007, frappé qu'il n'y ait plus de grands chantiers structurants depuis les années 60, Nicolas Sarkozy y voit « une erreur historique face aux autres métropoles mondiales qui se transformaient ». Puis la crise économique est arrivée, la dette a explosé et l'économie est devenue exsangue.  « Je me suis dit : il est temps de donner une existence au Grand Paris ».

Favorable malgré la controverse à la construction de la Tour Triangle et à l'extension de Roland Garros, Nicolas Sarkozy « croit aux grands projets car on ne fait pas rêver sur un quotidien commun, lassant et ennuyeux ». Et il imagine un futur où un Grand Marseille, un Grand Lyon et un Grand Lille rejoindraient le Grand Paris qu'il a voulu. « Marseille, par exemple, peut devenir la capitale culturelle de la Méditerranée » estime l'ancien Président. Avec des taux d'intérêts au plus bas, voire négatifs, c'est pour lui le moment de s'endetter pour créer les nouveaux moteurs de la croissance. Or, limiter l'ampleur du chantier du Grand Paris pour des raisons budgétaires serait « trahir son ambition et sa philosophie ». Plus pernicieux encore qu'une coupe franche, l'étalement du calendrier est l'autre danger qui menace son grand oeuvre : « allez-vous attendre que les taux d'intérêts remontent ? Ça n'a pas de sens » martèle Nicolas Sarkozy pour qui « le Grand Paris, ce n'est pas une dépense, c'est une recette ».

L'architecture, une passion présidentielle

À fond pour « les Jeux Olympiques - et le Tour de France et les sapins de Noël -  », petite pique en passant aux nouveaux maires écologistes, l'ancien Président y voit une occasion de terminer le chantier dans les temps, et pas deux ans après les JO pour certaines lignes de métro. Enfin, Nicolas Sarkozy a abordé la question du beau dans l'architecture, domaine qui le passionne : « le beau est subjectif, je le vois tous les jours dans le regard de ma femme (rires). Ce n'est pas pour ça qu'il n'existe pas ».

Favorables aux échanges parfois rudes autour de la pyramide du Louvre de Pei sous François Mitterrand ou plus récemment de la flèche de Notre-Dame, il n'aime pas « les faux débats » comme celui sur la densité urbaine, autre cheval de bataille des écologistes. « Partir du postulat que la densification est un péché et une faute, c'est absurde. ». Pour lui, la deuxième étape du Grand Paris, après celle des transports, sera celle des bâtiments : « réduire le Grand Paris à 65 km de transports, ce serait une erreur. Il faut penser les nouveaux quartiers. La densification en échange de la réhabilitation, c'est le pari gagnant ».

Sur la gestion du Grand Paris, la condition sine qua non du succès, c'est l'implication du Président de la République. « J'ai toujours refusé le mécano institutionnel parce que chacun peut bloquer même si personne ne peut faire avancer. Celui qui paiera décidera. On verra au cas par cas quelle collectivité est la plus légitime » conclut Nicolas Sarkozy pour qui, dans  un registre plus lyrique, « avoir de l'ambition pour le Grand Paris, c'est avoir de l'ambition pour la France ».
__

REVOIR - L'intervention de Nicolas Sarkozy lors du Sommet du grand Paris organisé par La Tribune fin septembre 2020

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 30/09/2020 à 12:56
Signaler
il est vrai que le monsieur s'y connait ! 500 milliards de dettes, heureusement qu'il est la, que pourrions nous faire ?!!! Si j'osais, allons je sais qu'il y a censure, mais faut se faire plaisir ! Il est vrai que le monsieur va nous l'expliq...

à écrit le 30/09/2020 à 10:38
Signaler
part contre, lui c'est un sacré passif, j'espere qu'un jour le peuple lui demandera des comptes !

à écrit le 30/09/2020 à 9:31
Signaler
Le Nicolas Sarkozy, on les connait ses formules...

à écrit le 30/09/2020 à 9:22
Signaler
Vous enlevez la "Tour Eiffel" et c'est une ville comme une autre car vous n"allez pas construire de l'architecture d"époque mais ressemblera a New-York!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.