Depuis le début de la crise économique, la fuite des talents est un phénomène qui s'amplifie de façon nette. Il y aurait ainsi aujourd'hui entre 1,5 et 2 millions de Français établis à l'étranger. Et cette population, composée principalement d'actifs, le plus souvent qualifiés, augmente de 3 à 4 % chaque année. Des expatriés qui semblent d'ailleurs de moins en moins pressés de rentrer en France. Entre 2005 et 2013, la part de ceux qui ont envisagé un séjour supérieur à dix ans à l'étranger est ainsi passée de 27 % à 38 %.
Les pays anglophones, les plus attractifs
Selon le Baromètre 2014 Ifop-Deloitte de l'humeur des jeunes diplômés français, les pays les plus attractifs pour l'expatriation sont clairement anglophones, puisqu'il s'agit, outre le Canada (à 37 %) en partie francophone, des États-Unis (à 32 %), du Royaume-Uni (à 26 %) et de l'Australie (à 18 %). Les autres destinations, tels que les pays émergents, restent pour le moment plus anecdotiques.
Qui sont ces talents ?
Mais au-delà du constat, les questions demeurent. De qui parle-t-on lorsque l'on évoque la fuite des talents ? Des jeunes diplômés à la recherche de leur premier emploi, qui voient dans l'expérience internationale une précieuse carte de visite pour la suite de leur carrière ? Des chercheurs brillants et ambitieux qui ne trouveraient pas de conditions d'accueil suffisamment satisfaisantes en France ou en Europe ? Des patrons de start-up, notamment dans le secteur du numérique, pour qui le départ ne serait en réalité pas une « fuite », mais plutôt une conquête de nouveaux marchés ?
Poser les questions qui fâchent
Sur ce sujet plutôt polémique, le Sommet Économique du Grand Sud sera l'occasion de poser les questions qui fâchent. Dans ce contexte, faut-il réellement continuer à promouvoir la mobilité à l'échelle européenne ? Peut-il être acceptable pour le système académique français de financer les études de jeunes chercheurs pour les voir ensuite partir enrichir des économies étrangères ? Et, au fond, que reprochent exactement ces exilés à la France ? Sa situation économique ? Son modèle politique ? Ses conditions de travail ?
Six intervenants
Le débat aura lieu le 8 avril à partir de 11h20 au Centre de congrès Pierre Baudis, à Toulouse, avec la participation de Paul Fabre, directeur de l'Interprofession des vins du Sud-Ouest, Camille Le Gal, présidente d'ESCadrille, junior entreprise de Toulouse Business School, Mauricio Ortiz, fondateur de la société Wriha, Jean-Luc Prigent, directeur de cabinet de l'agence bordelaise 2e2f, qui gère notamment le programme Erasmus, Marc Rougier, président de la société Scoop.it, et Bruno Sire, président de l'Université Toulouse I Capitole.
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