Fonds d'Action Logement : les concentrations continuent

Les deux poids lourds de la région en matière de logement social seraient-il en train de préparer leur fusion ? Tandis que se tient le 24 mai à Paris l'assemblée générale de l'UESL, l'instance de tutelle des fonds d'Action Logement, la nouvelle risque de susciter l'anxiété des 1750 salariés concernés en Rhône-Alpes.
Bernard Gaud, président du Medef Rhône Alpes

"Il est exact que nous examinons les conditions d'un possible rapprochement, car dégager des synergies, des économies et des coopérations, rationaliser ou mutualiser certaines fonctions communes pour être plus performants, a du sens. Mais pour l'heure absolument rien n'a été décidé. Nulle part on ne nous dicte de fusionner. Et d'ailleurs personne n'est habilité à le faire. Seul notre conseil d'administration est juge et légitime". Magali Villaret, directrice de la communication de groupe Amallia (1 400 salariés dont 212 dévolus à l'Action logement ; annuellement 130 millions de collecte et 196 de retour de prêts consentis) souhaite couper court aux rumeurs de mariage avec Entreprises-Habitat (350 salariés), autre Comité interprofessionnel du logement "poids lourd" de Rhône-Alpes. Pourtant, le silence des directions respectives témoigne de leur embarras, alors que les conseils d'administration - paritaires et présidés par le Medef - semblent ne pas avoir encore été formellement sollicités ou informés de la réalité sémantique du fameux "rapprochement". Officiellement donc, rien d'autre que d'encore vagues discussions.

Le MEDEF veut la fusion

Or le mouvement irréversible de concentration initié en 2009 - de 120, le nombre de CIL est passé à 22, l'objectif étant de mailler l'Hexagone avec moins de dix établissements - et l'accord national interprofessionnel en date du 18 avril - stigmatisant le déclin des moyens accordés par l'Etat, la dégradation de la trésorerie et des produits d'exploitation des CIL, alors que l'adéquation logements-emplois n'a jamais été aussi critique - ne laissent guère de doute. Doute qui, dans la bouche du président du Medef Rhône-Alpes Bernard Gaud n'existe d'ailleurs plus depuis longtemps. "J'ai écrit aux deux présidents que l'objectif était la fusion de leurs établissements d'ici le 31 décembre 2013. Rhône-Alpes doit être doté d'un seul organisme. Ce mariage a d'autant plus de sens que les deux enseignes sont territorialement complémentaires et, une fois unies, pourront même regarder au-delà de la région. Ce processus, que mon prédécesseur Patrick Martin a initié il y a un an, nous le travaillons depuis six mois avec les directions concernées. Et le 9 mai, une nouvelle réunion avec Pascal Parent (Amallia) et Elodie Aucourt-Pigneau (Entreprises-Habitat) a permis de conclure le principe de la fusion. Reste maintenant aux conseils d'administration à en examiner les conditions et à décider de la forme juridique ou opérationnelle qu'elle prendra". Quant aux partenaires sociaux, s'ils sont partisans de l'objectif final, nul doute qu'ils ausculteront avec vigilance les inévitables répercussions sociales toutefois promises, dans ce secteur traditionnellement généreux, à une gestion souple et progressive. Seule certitude : le principe de la fusion ne fait pas l'unanimité chez les parties prenantes. Les prochaines échéances - conseils d'administration et assemblées générales - seront donc déterminantes. Et promettent des débats mouvementés.
 

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