« Comment nos ports doivent devenir “smarter” »

Pour être performants et durables, compétitifs et attractifs, nos ports et nos territoires doivent pousser au plus loin leurs frontières du smart. Antoine Berbain, Directeur Général Délégué HAROPA, explique l'impact et les enjeux des « smart port ».
Rencontre avec ANTOINE BERBAIN, Directeur Général Délégué HAROPA
Rencontre avec ANTOINE BERBAIN, Directeur Général Délégué HAROPA (Crédits : DR)

Qu'est-ce qu'un « smart port » ?

Antoine Berbain : Il s'agit d'un port intelligent, connecté, performant, durable, collaboratif et innovant. Un port qui s'appuie sur les technologies de l'information et sur le numérique.

Comment devenir « smart port » ?

A.B : La question est plutôt : « comment aller plus loin dans le "smart port" ? », car la notion de « smart » est dans l'ADN de HAROPA. En 1980, le port du Havre avait en effet déjà investi dans l'entreprise SOGET qui développait l'un des premiers « Port Community System », logiciel permettant de fluidifier les procédures liées aux opérations de transport de la marchandise.

Votre enjeu est donc : comment devenir « Smarter » ?

A.B : Être « Smarter », c'est mieux travailler ensemble : nos ports doivent conjuguer leurs efforts avec les communautés d'acteurs privés et publics. L'ambition de HAROPA est donc d'être le catalyseur d'un « smart corridor » qui s'étend sur l'ensemble des territoires urbains et industriels des trois ports de l'axe Seine. Être un chef d'orchestre, en synergie avec ses clients et partenaires, capable de mettre en musique les innovations digitales au service des prestations de services maritimes, portuaires et logistiques.

Vos « Ports centers » illustrent cette ambition...

A.B : Notre ambition est en effet de développer les liens avec la ville et ses habitants, mais aussi avec l'intérieur des territoires afin que chacun puisse tirer parti des bénéfices du développement portuaire. Ainsi créonsnous des « Ports Centers », lieux de découverte du port auprès du public, qui ont vocation à tendre vers le 2.0. Au Havre, le site placé au croisement de la ville et du port, reçoit près de 10 000 visiteurs chaque année. À Rouen, une étude de faisabilité est en cours, qui permettra de poser les bases d'un projet identique.

Parlez-nous des « Hackathons », vos laboratoires d'innovation...


A.B : Tous les ans, pour favoriser l'innovation numérique nous organisons des Hackathons portuaires avec des acteurs privés et publics : pendant 24 heures, montre en main, un groupe de développeurs volontaires, souvent des étudiants en écoles d'ingénieurs, se réunit pour trouver des réponses à des problématiques portuaires. Ce formidable booster d'innovations permet d'identifier des talents et de faire naître des solutions. Le dernier Hackathon s'est déroulé les 16 et 17 novembre à Gennevilliers sur le thème du « smart port city » autour de quatre défis : la sécurité sur le port de Gennevilliers, son attractivité, la « smart navigation » et la valorisation des métiers portuaires. Le premier prix a été remis à une équipe de trois « hackatoniens » pour la conception d'un «chatbot » visant à simplifier la mise en relation entre les entreprises qui recrutent sur le port et les demandeurs d'emploi.

S'il vous fallait résumer cette notion de « Smarter Port » vue                      par HAROPA ?

A.B : Je dirais qu'il nous faut tendre vers une logistique toujours plus prédictive ; il nous faut connecter de façon encore plus fiable les intervenants de la chaîne logistique ; il nous faut aussi mieux comprendre l'environnement du port pour le préserver et le rendre plus durable ; et il nous faut enfin être capable, ensemble, de maîtriser nos innovations...

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