Woodlight développe des plantes bioluminescentes

La start-up deeptech, basée à Strasbourg, effectue des travaux de recherche et développement, afin de créer des plantes lumineuses, qui peuvent se substituer aux lampadaires et aux lampes fonctionnant à l’électricité.
(Crédits : Woodlight)

La pollution lumineuse, le manque de verdure et la surconsommation électrique font partis des inconvénients des grandes villes. C'est face à ce constat que Rose Marie et Ghislain Auclair, couple dans la vie et tous deux biologistes de formation, ont eu l'idée de travailler sur la bioluminescence des plantes. « A la fin de notre doctorat en 2016 et à la suite d'un voyage aux Etats-Unis, nous nous sommes demandés comment répondre aux défis de l'éclairage des villes avec nos compétences en biologie », relate Ghislain Auclair, président de Woodlight, qui a récemment intégré la Communauté du Coq Vert de Bpifrance, dédiée aux entreprises engagées dans la transition écologique et énergétique. Et d'ajouter : « En recourant à la biologie synthétique, il est possible de combiner les pouvoirs naturels des plantes (absorption de carbone, génération d'ombres) avec de la bioluminescence, afin de créer une lumière renouvelable sans qu'elle ne consomme d'électricité ». Après avoir suivi plusieurs formations en entrepreneuriat, le couple crée la société en 2018 sous le statut de jeune entreprise innovante.

Une phase nécessaire de prototypage...

Dès ses débuts, la jeune pousse remporte plusieurs concours, obtient une subvention régionale et intègre un incubateur pour développer une preuve de son concept, in vitro dans un premier temps. L'année suivante, en 2019, Woodlight intègre un laboratoire de biotechnologies hébergé à l'Université de Strasbourg, qui a été fondé sous l'impulsion de ses dirigeants. La même année, elle est labélisée deeptech par la banque publique d'investissement et obtient la Bourse French Tech de 90 000 euros lui permettant notamment de recruter un salarié. « Nous avons reçu une aide précieuse de la part de Bpifrance, à la fois financière, mais aussi sur le plan de la stratégie en nous permettant de l'optimiser », affirme Ghislain Auclair. En 2020, la société a poursuivi ses travaux, malgré les confinements successifs. Elle est ainsi parvenue à franchir une nouvelle étape avec une preuve de son concept, in vivo, c'est-à-dire dans des cellules, entraînant la validation d'un brevet. Actuellement, elle développe des prototypes de plantes qu'elle envisage de finaliser en 2022, avant de travailler spécifiquement sur des produits commercialisables.

... Avant une future commercialisation à l'étranger

Parmi les marchés ciblés par la société figurent ceux de l'éclairage urbain et de la décoration. « Notre technologie unique au monde pourra servir pour l'éclairage urbain dans des parcs et pistes cyclables par exemple. Mais notre premier débouché sera certainement celui de la décoration haut de gamme dans des hôtels, restaurants ou encore des centres de bien-être », indique Ghislain Auclair. Les premières commercialisations, prévues pour fin 2023, devraient s'opérer à l'international, hors d'Europe. Les raisons ? La réglementation européenne n'autorise pas encore ce type de plantes transformées génétiquement, même si elles sont stériles et non comestibles. Résultat, Woodlight devra nécessairement développer ses relations commerciales à l'étranger, en particulier sur le continent américain. « Nous sommes à la recherche d'un investisseur pour financer nos futures activités commerciales hors d'Europe », conclut le biologiste.

Pour connaître l'accompagnement de Bpifrance sur la transition écologique et énergétique et découvrir la communauté du coq vert, cliquez ici.

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