Mort numérique : où sont stockées nos informations ?

Les Français stockent un grand nombre de données en ligne, en particulier via les réseaux sociaux : Facebook, Twitter ... Pour information, près de 350 millions de photos sont postées chaque jour sur Facebook.
Zoom sur tous les aspects de la mort numérique

Tous ces éléments sont alors sauvegardés dans les serveurs de ces sociétés numériques. Or Internet fait partie d'une zone grise en matière juridique. Une fois mises en ligne, à qui appartiennent ces données ? Ces dernières ne sont pas des biens matériels et leur contrôle est soumis à la Loi Informatique et Libertés. De plus, un problème supplémentaire se pose lors du décès de personnes ayant mis des données personnelles en ligne. Zoom sur tous les aspects de la mort numérique.

Contrôler ses informations individuelles

Le droit internet encadre l'utilisation pouvant être faite par des entreprises des données qui leur sont confiées. Bien que vague à certains égards, la Loi Informatique et Libertés reconnaît à toute personne physique qui peut démontrer son identité un droit sur ses données soumises à un traitement informatique. En effet, le responsable de ce traitement doit, sur demande éventuelle de la personne qui a confié ses propres données :

  • rectifier ces informations personnelles
  • les compléter
  • les verrouiller ou les effacer.

Cette demande peut être faite avec l'appui d'une agence e-reputation si ces données sont erronées, partielles, ambiguës ou caduques. Ce droit s'applique également si ces informations à caractère personnel ont été collectées, utilisées, partagées ou conservées de façon frauduleuse.

En la matière, la notion de durée maximale est primordiale. Celle-ci s'impose à l'entreprise qui traite des données provenant de particuliers. La loi exige que le stockage d'informations personnelles ait une fin, dans le cadre d'un délai préétabli. En cas de décès de la personne dont les données personnelles sont en ligne, la loi prévoit en théorie que celles-ci seront supprimées. Il s'agit du droit de suppression, différent de la possibilité qui s'exerce avec une agence e-reputation.

Ici au contraire, la mort numérique s'impose suite à la mort physique de la personne concernée. Il n'est pas toujours nécessaire que les héritiers engagent une démarche juridique. L'entreprise peut procéder à l'élimination des données sans procédure de type officiel. Il existe donc de véritables recours pour bénéficier d'un oubli numérique à titre personnel. Ces éventualités devraient même être envisagées dans un cadre juridique européen, de manière plus généralisée.

Les propositions des réseaux sociaux

Dans cette sphère juridique assez floue, les géants de l'internet ont décidé d'adopter des stratégies diverses suite au décès de certains de leurs utilisateurs :

  •  Facebook a choisi de permettre de transformer un profil en ligne en mémorial. Cette modification a lieu sitôt l'annonce du décès connue. Certains aspects de la page Facebook concernée ne sont plus consultables par respect de la privacy du défunt. Sont concernées les lignes statut et l'appartenance du défunt à des groupes Facebook. Seuls les amis Facebook de la personne disparue ont accès à ce mémorial en ligne. Pour accéder à ce service en prévision de sa propre disparition, il suffit de remplir le formulaire Facebook prévu à cet effet. Cependant, ce dernier n'offre pas la possibilité de supprimer son compte Facebook post mortem.
  •  Twitter prévoit lui aussi un formulaire de ce type mais en vue d'agir en collaboration avec les héritiers des défunts ou de toute personne autorisée dans le cadre successoral. Le compte Twitter de la personne disparue est alors désactivé. La preuve du décès de l'utilisateur est bien sûr exigée.
  • Google a quant à lui opté pour une espèce de testament numérique. Le compte Google est programmé pour être supprimé le moment venu. Les informations personnelles liées à ce compte peuvent en outre être transmises à un ou plusieurs proches désignés dans le cadre de ce testament.
  •  Amazon et Apple se distinguent des géants du web cités précédemment. En tant que sites commerciaux qui permettent de télécharger livres et albums numérisés, ils considèrent que ces contenus ne sont pas des possessions de leurs utilisateurs. Concernant Amazon, les contenus téléchargés tels les e-books de la liseuse Kindle ne peuvent être vendus ni cédés ou transférés d'un compte à l'autre. Apple spécifie dans les conditions d'utilisation de son cloud qui permet de stocker des informations en ligne que celles-ci ne peuvent pas être léguées. En revanche, un compte Apple peut être supprimé avec tout son contenu.

D'autres services en ligne prennent en compte la mort numérique des internautes en prévoyant toutes les conséquences d'une telle éventualité. AfterMe et Laviedapres sauvegardent les données de leurs utilisateurs disparus. De plus, ces sites permettent de transmettre ses mots de passe à qui de droit. En outre, le service rendu va jusqu'à la création d'un message d'adieu qui s'affichera sur les réseaux sociaux utilisés auparavant par le défunt.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.