« Il peut y avoir de la concurrence à trois opérateurs mobiles » (Montebourg)

Par Delphine Cuny  |   |  414  mots
Le ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique « incite publiquement les opérateurs à chercher des rapprochements selon les combinaisons qu’ils voudront. »
Le ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique a martelé son souhait de voir le marché se consolider mais en relativisant les risques de remontée des prix du fait de la présence de Free, le disruptif.

Arnaud Montebourg persiste et signe… mais arrondit les angles. Auditionné ce mardi par la commission des Affaires économiques du Sénat, le ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique a martelé la nécessité, selon lui, de revenir à trois opérateurs mobiles. Il a tenté cependant de rassurer sur les conséquences pour les clients, en réponse aux craintes exprimées par exemple par l'UFC Que choisir, et de relativiser la volonté d'ingérence du gouvernement. 

« Favoriser la consolidation et le retour à trois opérateurs n'est pas synonyme d'entente. Je voudrais dire aux associations de consommateurs qu'il peut y avoir de la concurrence à trois opérateurs. La présence de Free, qui est le disruptif du secteur, maintiendra une pression sur les prix » a fait valoir Arnaud Montebourg.

Le ministre avait pourtant plaisanté fin janvier et revendiqué même le rôle consistant à « organiser les ententes », jugées nécessaires à ses yeux. Il a cependant reconnu qu'une entente avait été condamnée « à juste titre » dans le secteur entre les trois opérateurs dans les années 2000 et qu'il ne fallait pas « condamner tel ou tel opérateur. »

Pas intrusifs dans les décisions des opérateurs

Le ministre, qui était monté au créneau en faveur de l'offre de Bouygues en vue du rachat de SFR, contre celle de Numericable, retenue par Vivendi, s'est défendu de pratiquer l'ingérence dans les affaires des opérateurs télécoms. « Nous ne sommes pas intrusifs dans leurs décisions stratégiques », a-t-il affirmé. Pour autant, il estime que « nous n'avons pas résorbé les effets sismiques de l'arrivée du nouvel opérateur, Free Mobile » et que la situation n'est « pas durable et même dangereuse » quand les opérateurs se livrent à « une concurrence déchaînée par les prix. » Or « le rapprochement de SFR et Numericable ne règle pas le problème, qui reste devant nous. »

 « J'incite publiquement les opérateurs à chercher des rapprochements selon les combinaisons qu'ils voudront bien mettre en œuvre. »

 Le ministre avait déjà déclaré publiquement à la mi-mai que « Monsieur Bouygues est parfaitement en mesure d'imaginer des solutions avec d'autres que SFR. Je l'y invite, il le sait, je le lui ai dit. » Le fait qu'Orange étudie un éventuel rapprochement avec Bouygues Telecom, une opération lourde et complexe, a également été perçu comme une démarche dictée par l'État, actionnaire de référence de l'opérateur historique.