La Bourse de Paris craque pour les...puces

La société aixoise Inside Secure qui conçoit des puces et des solutions sans contact a levé 69 millions d'euros sur Nyse Euronext. C'est la plus grosse introduction parisienne depuis deux ans.
Fondée en 1995 par d'anciens ingénieurs de Gemplus devenu Gemalto, Inside Secure est une entreprise sans usine (« fabless ») : elle conçoit des circuits intégrés dont la fabrication est sous-traitée en Asie. Copyright Reuters

2012, année du sans contact ? Cette technologie qui permet de faire communiquer deux appareils en les approchant à quelques centimètres de distance, utilisée par exemple dans le Passe Navigo de la Ratp, pourrait bien se généraliser dans les smartphones pour démocratiser le paiement depuis son mobile et d'autres services sans contact. C'est l'un des paris de la société Inside Secure (ex-Inside Contactless), implantée à Aix-en-Provence, spécialisée dans les puces et les solutions logicielles NFC (Near Field Communication), et qui vient de s'introduire ce lundi avec succès sur Euronext : elle a levé 69 millions d'euros d'argent frais, ce qui en fait la plus grosse opération de la Bourse de Paris depuis deux ans, en montant de capitaux levés. Pour sa première séance de cotation lundi, le titre s'est envolé de 10,84% à 9,20 euros, portant sa capitalisation à 289 millions d'euros. L'opération était pilotée par BNP Paribas et Natixis.

Une technologie de rupture, un marché en décollage effectif

Fondée en 1995 par d'anciens ingénieurs de Gemplus devenu Gemalto, Inside Secure est une entreprise sans usine (« fabless ») : elle conçoit des circuits intégrés dont la fabrication est sous-traitée en Asie. L'an passé, la société a livré 20 millions de puces NFC, dont 10 millions au cours des trois derniers mois, « signe du décollage effectif du marché NFC. C'est une technologie de rupture comme on en voit tous les 20 ans » » selon le président du directoire, Rémy de Tonnac.

Ces puces ont été livrées pour l'essentiel au canadien RIM, le fabricant du BlackBerry. Inside Secure doit annoncer sous peu le nom d'un autre « très grand fabricant de smartphone » avec lequel il vient de signer - vraisemblablement Nokia qui figure à son capital, ce qui devrait lui ouvrir l'univers des téléphones sous Windows Phone. Elle a aussi signé en décembre un accord avec Intel. Au quatrième trimestre, les solutions NFC ont représenté 50% de son chiffre d'affaires (le reste venant du paiement sécurisé ou de la sécurité numérique), contre 4% un an plus tôt.

Sur l'ensemble de l'exercice 2011, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 151 millions de dollars (monnaie dans laquelle elle effectue 90% de ses transactions), en croissance de 93%. Sur les neuf premiers mois, elle a dégagé une perte opérationnelle de 20 millions de dollars, reflétant les investissements nécessaires à la constitution de stocks. Elle vise le point mort d'ici à la fin de 2012.

Inside se partage le marché avec le géant néerlandais NXP 

 Le marché des puces NFC devrait doubler en volumes chaque année entre 2011 et 2014 : le cabinet IMS Research table sur 80 millions de téléphones équipés cette année, contre 35 millions en 2011 et seulement 3 millions en 2010 ! La société aixoise se partage le marché avec le géant néerlandais NXP (une ex-filiale de Philips), pionnier de cette technologie, et qui capitalise quelque 6,2 milliards de dollars sur le Nasdaq. Inside Secure est le numéro un aux États-Unis des puces pour cartes bancaires sans contact (75 % de parts de marché). L'acquisition de l'activité de micro-contrôleurs sécurisés d'Atmel, pour 32 millions de dollars fin 2010, lui a permis de doubler ses effectifs (340 personnes).

A cette occasion, le Fonds stratégique d'investissement était entré au capital d'Inside Secure (7,5% aujourd'hui), qui compte parmi ses principaux investisseurs les fonds de capital-risque Sofinnova et Gimv. Un profil d'actionnaires qui semble avoir motivé le choix de la place parisienne plutôt que celui de New York où un autre français, Sequans, spécialisé dans les puces 4G (Wimax et LTE), avait préféré se faire coter en avril 2011 : il a perdu 60% de sa valeur depuis.
 

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Commentaires 5
à écrit le 29/05/2012 à 12:03
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29 mai 2012 : 3 euros 30 l action...voila comment des incompetents irresponsables degoutent le particulier de vouloir soutenir l entreprise ...au dela des economies disparues, quelle tristesse de voir cela.

à écrit le 21/02/2012 à 10:12
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Des technologies qui m'inquiétent. quel sécurité protégera nos données? Quand on voit les proliférations de malware sur les PC, on peut craindre que ceux-ci s'étendent aux appareils mobiles, des appareils qu'il sera plus difficile de protéger. ET si ...

le 22/02/2012 à 14:56
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Ce n'est pas tant la technologique que son mode d'utilisation qu'il faut sécuriser. Un cas concret: les japonais utilisent leur mobile depuis plusieurs dizaine d'années pour régler leurs dépenses (transports, services, boissons etc...). LA différence...

à écrit le 21/02/2012 à 0:19
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"69 millions d'euros....la plus grosse introduction parisienne": On fait un peu pitié comparer à Facebook et ses 100 milliards de dollars...

le 21/02/2012 à 9:55
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C'est confondre Enterprise Value et Actions Placées que de dire ça.

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