IBM s'allie au français Wellfundr pour pousser les médecins à lancer des applis santé

Aux médecins qui ont une idée d'appli ou d'objet connecté santé, IBM France et la plateforme de crowdfunding Wellfundr proposent depuis vendredi de prendre en charge le financement, le développement et le lancement de leur projet. Si cela va permettre d'apporter une expertise dans un domaine où les produits inutiles sont légion, les projets des professionnels de santé pourraient néanmoins pâtir des limites du crowdfunding.
Jean-Yves Paillé
Health Shapr lancent deux sessions, pour les appels à projet d'applications mobiles ou d'objets connectés santé. La première démarre aujourd'hui jusqu'au 2 mars, la seconde du 1er septembre au 1er novembre 2016.

Les jeunes médecins aimeraient créer des applications de santé ou des objets connectés, mais de nombreuses barrières les en empêchent. Selon un sondage commandé par le site de crowdfunding dédié à la santé Wellfundr auprès du magazine à destination des jeunes médecins What's Up Doc?, 53% des jeunes médecins ont déjà eu l'idée d'un projet de e-santé. Mais un professionnel sur deux n'a pas concrétisé cette idée ou ne compte pas le faire sur le court ou moyen terme.  Et ce, à cause du manque de compétences techniques, d'une expertises liées au financement limitée, ou simplement par manque de temps. "Ils ont sûrement la bonne idée puisqu'elle vient de leur pratique de la médecine de tous les jours, mais avec un projet qui traîne, les doutes se multiplient", explique Fabrice Nabet, le fondateur de Wellfundr.

En s'appuyant sur cette étude, le français Wellfundr a ainsi justifié son association avec IBM France pour lancer Health Shapr, vendredi 28 janvier. Il s'agit d'un "programme de portage des innovations en santé mobile et connectée".

Un projet peut se concrétiser en quatre mois, assure Wellfundr

Concrètement, les professionnels de santé qui le désirent soumettent un dossier de présentation d'un projet d'application ou d'objet connecté santé à la startup Welfundr, et en discutent avec elle. Si celle-ci le juge fiable, elle évalue les besoins de financement, et met en avant le projet sur son site de crowdfunding pendant 30 jours. Pour Fabrice Nabet, cela fait figure de test à grande échelle. "On va faire une preuve de concept ; est-ce que le produit va intéresser les internautes, vont-ils adhérer ? Si cette étape est un échec, cela veut dire qu'il y a des choses améliorer. Si cela marche, on sait qu'il sera utilisé demain."

Si le projet est retenu, et ramasse les fonds requis, il passe par IBM France, et sa technologie Bluemix (c'est-à-dire  "une plateforme de cloud à norme ouverte qui permet de construire, d'exécuter et de gérer des applications"). La société se charge de développer le produit et de le tester. Ensuite l'appli est mise en place sur l'App Store et Google Play, ou le prototype d'objet connecté est présenté. Si le projet est retenu, HealthShapr promet que le produit sera lancé au bout de 4 mois et demi. Et le porteur de projet garde la propriété intellectuelle, assure-t-on. Néanmoins, Wellfundr prélève une commission lors de l'opération de crowdfunding.

Health Shapr lancent deux sessions, pour les appels à projet. La première démarre aujourd'hui jusqu'au 2 mars, la seconde du 1er septembre au 1er novembre 2016.

Des applications santé qui n'en sont pas

Le programme encourage ainsi l'expertise professionnelle médicale et de terrain à s'immiscer directement dans le monde des applis et d'objets connectés. Ces domaines voient la multiplication de produits inutiles, voire -dans des cas très rares- dangereux. Ainsi, 80% des applications existantes fin 2014 n'étaient pas recommandées par DMD Santé, une startup qui propose une approche collaborative de l'évaluation des productions. Elle les jugeait "peu utiles". Elle annonçait néanmoins que la qualité des productions s'améliorait rapidement.

Car le problème est le suivant: de nombreuses applications dites de santé n'en sont pas. Nombreuses sont celles qui propose du coaching ou de l'accompagnement, sans faire "la démonstration de bénéfices cliniques", jugeait le Conseil national de l'Ordre des médecins, en 2015, s'appuyant sur une étude d'IMS Health.

Derrière la bonne volonté avancée par le programme Health Shapr, se pose une question: le financement par crowdfunding. En effet, les projets moins grand public, concernant des maladies très rares par exemple, pourraient être susceptibles de recueillir plus difficilement les fonds nécessaires.

Jean-Yves Paillé

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Commentaire 1
à écrit le 29/01/2016 à 16:45
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Ce type de captation de données personnelles est contraire au secret médical. Mais ce n'est pas tout : Les "healths" américains qui vont constituer cette année, dans différents segments à finalité convergente, 6 des 20 premières entreprises US, tente...

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