IBM a besoin d'une importante acquisition

Les résultats trimestriels d'IBM illustrent parfaitement la nouvelle problématique du géant américain de l'informatique. Big Blue doit trouver de nouveaux relais de croissance de son chiffre d'affaires.

C'est une nouvelle qui devrait faire chaud au coeur de Sam Palmisano, le patron d'IBM: le géant américain de l'informatique est le deuxième fournisseur avec lequel les entreprises européennes et d'Amérique du Nord préfèrent travailler, selon un récent sondage d'UBS. 17 % des suffrages des directeurs informatiques interrogés par la banque vont à IBM, 20 % à HP, et 15 % à Dell.

Baisse de tarifs... et de la rentabilité
Mais il y a un bémol. Si les entreprises préfèrent travailler avec ces trois groupes, c'est parce ces derniers ont pratiqué les politiques commerciales les plus agressives de l'ensemble du secteur informatique, au cours des six derniers mois, rapporte l'enquête.
Baisser ses tarifs permet certes de gagner des clients, mais au prix d'une baisse de la rentabilité. De fait, la marge brute d'IBM est tombée à 43,6 % au cours des trois premiers mois de l'année 2010, son plus bas niveau trimestriel depuis un an. Il faut dire que le marché informatique est encore convalescent. En témoigne la stagnation du chiffre d'affaires d'IBM au premier trimestre, à 22,9 milliards de dollars (17 milliards d'euros). Et les perspectives demeurent incertaines: si le bureau de recherches Gartner table sur un rebond de l'ordre de 5 % des dépenses technologiques en 2010, la banque Morgan Stanley, en revanche, anticipe un redressement de 1,7 %, seulement.

Les réductions de coûts ont leurs limites
Dans ce contexte, l'idée selon laquelle IBM a besoin d'une acquisition pour maintenir le rythme de croissance de ses résultats refait surface. Si le bénéfice net a grimpé de 13 % de janvier à mars, à 2,6 milliards de dollars, c'est uniquement - ou presque - grâce aux réductions de coûts pratiquées par le groupe. IBM aurait licencié pas moins de 5.000 personnes en 2009, selon l'organisation syndicale Alliance@IBM. Et c'est sans doute dans la perspective de nouvelles réductions de coûts qu'IBM a relevé, lundi, soir son objectif de résultat pour 2010.

Une acquisition pour relancer la croissance
Mais le levier des réductions de coûts a ses limites. Rien de mieux qu'une bonne grosse acquisition pour ragaillardir l'activité d'un groupe qui a déjà largement exploité les relais de croissance que sont la diversification géographique et celle des métiers. Sur la question des cibles potentielles, les analystes fourmillent d'idées. Pourquoi pas le groupe américain EMC, spécialisé dans le stockage de données, ou son concurrent et compatriote NetApp? Le premier vaut 39 milliards de dollars (29 milliards d'euros) en Bourse, et le second, 12 milliards (8,9 milliards d'euros). Des proies potentielles à la portée d'IBM qui pèse, lui, 172 milliards de dollars (128 milliards d'euros).

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